Credit Suisse aurait espionné Greenpeace

Lundi 3 février 2020

Credit Suisse aurait espionné Greenpeace

03/02/2020 | 07:16

Zurich (awp) - Credit Suisse aurait infiltré Greenpeace, après que l’ONG environnementale s’était introduite en 2017 à une assemblée générale de la banque, a rapporté le journal dominical Sonntagszeitung.

Credit Suisse aurait réussi à obtenir la liste des actions prévues par l’ONG, permettant à la banque d’organiser la riposte, a précisé dimanche le journal zurichois.

Le groupe bancaire n’a pas commenté cette information. Une porte-parole de Greenpeace a pour sa part indiqué à la Sonntagszeitung que l’ONG enquêtait sur ces événements, mais « n’était pas en mesure d’en dire plus dans l’immédiat ».

Credit Suisse est sous pression depuis septembre, lorsque la presse a dévoilé que la banque avait fait suivre son ancien banquier vedette Iqbal Khan par des détectives privés. L’établissement a par la suite été dû admettre un second cas de surveillance, celle de l’ancien directeur des ressources humaines Peter Goerke.

Selon une enquête menée par le cabinet d’avocats Homburger sur mandat de Credit Suisse, c’est l’ex-directeur des opérations, Pierre-Olivier Bouée, qui avait commandité la surveillance. Il s’agissait de savoir si M. Khan, passé chez UBS, pourrait tenter de débaucher d’anciens collègues. Ni Tidjane Thiam ni le conseil d’administration n’étaient au courant, selon les conclusion du cabinet.

L’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) examinerait désormais également le rôle joué par les instances dirigeantes. En fonction des résultats de l’enquête, le régulateur pourrait ordonner le renouvellement de la direction.

L’agence Bloomberg a pour sa part rapporté vendredi, selon des personnes proches du dossier, que le président de Credit Suisse, Urs Rohner, préparerait déjà une liste de successeurs potentiels au directeur général Tidjane Thiam, mis à mal par l’affaire des filatures.

Le groupe bancaire zurichois publiera ses résultats annuels le 13 février. Les analystes devraient se pencher sur la performance au dernier trimestre 2019 et notamment sur d’éventuels reflux de liquidités qui auraient pu être causés par cette affaire de filature.

al/jh

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