Après les « Luanda Leaks », la décomposition de l’empire d’Isabel dos Santos

Mardi 4 février 2020

Afrique Angola

Après les « Luanda Leaks », la décomposition de l’empire d’Isabel dos Santos

Depuis la publication de l’enquête coordonnée par l’ICIJ, la milliardaire angolaise fait l’objet de nombreuses poursuites.

Par Joan Tilouine Publié aujourd’hui à 20h00, mis à jour à 20h05

Le monde que la milliardaire Isabel dos Santos et son mari, Sindika Dokolo, avaient pris l’habitude de sillonner en jet privé s’est brutalement rétréci. De Luanda à Monaco, de Lisbonne à Washington, de Praia à Genève, la fille aînée de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos se retrouve sur la sellette.

En Angola, où elle ne s’est pas rendue depuis deux ans, elle est désormais formellement accusée de fraude, détournement de fonds, blanchiment d’argent, trafic d’influence, abus de biens sociaux et faux en écriture. Face aux rumeurs de tractations avec le pouvoir angolais, le procureur de la République a démenti « toute sorte de négociation » avec Isabel dos Santos, qui risque, avec son époux danois d’origine congolaise, de lourdes peines de prison.

Depuis la publication des « Luanda Leaks », une enquête coordonnée par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) avec 36 médias internationaux partenaires, dont Le Monde, son empire économique se dépèce au gré des révélations et des enquêtes judiciaires.

Indésirable au Portugal

Au Portugal, où elle a établi le siège de sa société de gestion financière, Fidequity, et où elle avait acquis des parts significatives dans des grandes entreprises, Isabel dos Santos est désormais contrainte de se délester de ses actions et de disparaître peu à peu. Celle qui se voulait l’icône d’une élite africaine globalisée et décomplexée était partie à la conquête des fleurons de l’industrie de l’ancienne puissance coloniale, ce qui pouvait susciter de la fascination et une certaine fierté en Angola. La fille de l’ancien président kleptocrate se retrouve désormais soupçonnée d’avoir siphonné les caisses de l’Etat. Elle est devenue indésirable. Lire la suite.

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