INFO OBS. Quand Alexandre Djouhri se déclare « sans profession » et sans « aucune ressource »
Mis en examen, le 31 janvier, notamment pour « faux et usage de faux », « corruption active », « complicité de détournement de fonds publics » et « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », l’extradé le plus connu de France a dénoncé un complot fomenté par « François Hollande et Manuel Valls ».
Par Caroline Michel-Aguirre Publié le 05 mars 2020 à 10h30 Mis à jour le 05 mars 2020 à 14h21
Il est 20h40, le 30 janvier dernier, quand Alexandre Djouhri – protagoniste clé de l’affaire du supposé financement, par la Libye, de l’entourage de Nicolas Sarkozy – est placé en rétention judiciaire à Roissy. Les choses n’ont pas traîné. Trois-quarts d’heure plus tôt, l’extradé le plus connu de France a atterri en provenance de Londres où il a passé les deux dernières années. La veille, la justice anglaise a finalement accepté de le remettre aux juges français et Alexandre Djouhri, l’ami de Claude Guéant et de Dominique de Villepin, a pris l’avion au départ d’Heathrow sous l’œil d’un photographe qui publiera bientôt ses photos dans « Paris Match ». L’homme de l’ombre se retrouve en pleine lumière.
Une fortune estimée à 50 millions d’euros
Longtemps, quiconque écrivait qu’Alexandre Djouhri exerçait comme intermédiaire se voyait adresser un courrier de son avocat : c’est en « homme d’affaires » qu’il aurait fallu le décrire. Pourtant, ce 30 janvier à 20h40, quand l’officier de police judiciaire lui demande de décliner son identité et son occupation, Djouhri, bientôt 61 ans, se déclare « sans profession » et sans « aucune ressource ». Il ajoute que, résident permanent en Suisse, il n’a pas le permis de conduire et, pour seul diplôme, le certificat d’études.
Djouhri, sans ressource ? Parle-t-on bien de l’homme qui, au temps de sa splendeur, ne logeait qu’au Ritz, au Bristol ou au George V et épatait ses amis en commandant des Château Cheval Blanc à 2 000 euros la bouteille ? Lire la suite.