L’Algérie peu pressée de demander des comptes à la Suisse

Lundi 9 mars 2020

L’Algérie peu pressée de demander des comptes à la Suisse

Malgré la démission du président Bouteflika il y a un an, la Suisse n’a pas procédé au moindre blocage de fonds algériens. Berne attend toujours une demande d’entraide judiciaire de la part du nouveau pouvoir à Alger

Simon Petite Publié lundi 9 mars 2020 à 20:11 Modifié lundi 9 mars 2020 à 21:07

Abdelaziz Bouteflika n’a pas seulement fréquenté les cliniques et hôpitaux de la région lémanique. Il était aussi client des banques helvétiques. Ce sont d’ailleurs des comptes personnels ouverts en Suisse qui provoquent la chute du flamboyant ministre des Affaires étrangères en 1979. Bouteflika est alors pressenti pour succéder au président Boumédiène mais il est supplanté par Chadli Bendjedid. Le début de ses ennuis et d’un long exil entre Genève, Paris et Abu Dhabi, avant son retour triomphal à la tête de l’Algérie en 1999.

A l’époque, le gouvernement Chadli lui reproche d’avoir placé sur des comptes privés le budget excédentaire des ambassades algériennes à travers le monde. Le ministre déchu est visé par une enquête de la Cour des comptes algérienne. Il remboursera une partie des sommes incriminées, mais une partie seulement.

Précédents tunisien et égyptien

Vu cette vieille idylle avec les banques helvétiques, les regards se sont logiquement tournés vers la Suisse quand Abdelaziz Bouteflika, poussé par la rue et l’armée, a finalement démissionné le 2 avril 2019. Depuis, les appels se sont multipliés en Algérie mais aussi en Suisse pour que le Conseil fédéral bloque les fonds supposés de l’ancien régime, comme il l’avait fait après la chute du président tunisien Ben Ali, puis de son homologue égyptien Moubarak, tous deux emportés par les Printemps arabes de 2011. Une petite partie des sommes saisies a depuis été restituée aux deux pays concernés. Lire la suite.

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