FIFA : le parquet suisse fragilisé par les soupçons de collusion

Dimanche 19 avril 2020

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FIFA : le parquet suisse fragilisé par les soupçons de collusion

Selon le « Süddeutsche Zeitung » et le « Luzerner Zeitung », le procureur Cédric Remund, chargé des enquêtes en lien avec la Fédération internationale de football, aurait participé, en juin 2017, à une rencontre secrète avec le président de l’instance.

Par Rémi Dupré Publié aujourd’hui à 07h07, mis à jour à 11h25

Voici un nouveau rebondissement dans la série à rallonge du « FIFAgate », cette myriade de scandales de corruption, d’enquêtes pénales et de manœuvres politiques en lien avec la Fédération internationale de football association (FIFA). Samedi 18 avril, les révélations de deux quotidiens allemand et suisse, le Süddeutsche Zeitung et le Luzerner Zeitung, contribuent à alimenter les soupçons de collusion qui pèsent sur l’Italo-Suisse Gianni Infantino, président de l’instance mondiale depuis février 2016, et des magistrats du ministère public de la confédération helvétique (MPC).

Sur la base de plusieurs sources, les deux journaux avancent que le procureur suisse Cédric Remund, directement chargé de plusieurs procédures en lien avec la FIFA depuis 2015, aurait participé à une réunion secrète, le 16 juin 2017, à l’hôtel Schweizerhof de Berne, lors de laquelle M. Infantino et son ami d’enfance, le premier procureur du Haut-Valais Rinaldo Arnold, ont rencontré le procureur général suisse Michael Lauber et son chef de la communication, André Marty.

[…] Plusieurs procédures possiblement compromises

S’il est confirmé que le procureur Cédric Remund a bel et bien participé à la réunion de juin 2017, ce rebondissement pourrait compromettre plusieurs procédures pénales liées à la FIFA.

Le magistrat vaudois de 38 ans a notamment œuvré dans le cadre de l’enquête visant Nasser Al-Khelaïfi, le patron qatarien du Paris-Saint-Germain (PSG), et BeIN Media, ainsi que le Français Jérôme Valcke, l’ex-secrétaire général de la FIFA (2007-2015).

M. Remund est par ailleurs chargé de la procédure relative à l’attribution controversée de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne. Un dossier pour lequel trois anciens cadres de la Fédération allemande et l’ex-numéro 2 de la FIFA Urs Linsi ont été renvoyés devant le tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Repoussé au 20 avril en raison de l’épidémie de Covid-19, le procès pourrait ne jamais aller à son terme dans la mesure où les faits seront prescrits le 27 avril.

Surtout, M. Remund est aussi concerné par la procédure dans laquelle l’ex-président de l’Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, a été entendu comme témoin assisté, en septembre 2015, pour un paiement présumé déloyal de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) que lui a fait, en 2011, l’ex-président de la FIFA, Sepp Blatter. Ce dernier fait l’objet d’une procédure pénale dans cette affaire. En mai 2018, c’est M. Remund qui avait signifié par courrier à M. Platini qu’il ne serait pas poursuivi dans le cadre de l’enquête. Lire la suite.

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