Le roi d’Espagne rattrapé par son compte en suisse

Mercredi 8 juillet 2020

Ça se passe en Europe

Le roi d’Espagne rattrapé par son compte en suisse

Les documents qui viennent d’être communiqués par la justice suisse en commission rogatoire mettent en évidence les efforts de l’ancien souverain, Juan Carlos, pour dissimuler sa fortune placée en Suisse et échapper aux contrôles du fisc espagnol.

Par Cécile Thibaud Publié le 7 juil. 2020 à 19h35Mis à jour le 8 juil. 2020 à 9h20

Rien ne va plus pour l’ex-roi Juan Carlos. Les documents qui viennent d’être transmis par la commission rogatoire venue de Suisse livrent à la justice espagnole une série de témoignages accablants pour l’ancien monarque.

Selon des informations qui ont filtré dans la presse ces jours-ci, les interrogatoires menés par le procureur genevois Yves Bertossa auprès des hommes de confiance chargés d’administrer les comptes en Suisse du roi dévoilent les efforts de l’ancien monarque pour tenter de dissimuler sa fortune non déclarée, et tout spécialement le « cadeau » de 100 millions de dollars reçu en 2008 du gouvernement saoudien, qui aurait été déplacé d’un compte à l’autre en s’abritant derrière des prête-noms et fondations écrans situés dans des paradis fiscaux.

L’étau se resserre

L’étau se resserre autour du roi Juan Carlos qui a abdiqué en 2014 pour laisser le trône à son fils Felipe VI. Il se trouve actuellement impliqué dans deux dossiers en cours d’instruction, l’un en Suisse, l’autre en Espagne. Il est coincé entre la découverte, par le parquet suisse, de cette fortune d’origine opaque circulant d’un compte à l’autre, et les soupçons du parquet anti-corruption espagnol, qui semblerait lier cet argent à une commission illégale versée en marge d’un très contrat obtenu des entreprises espagnoles en Arabie saoudite.

Pendant que les indices s’accumulent, après des mois de prudence, la justice espagnole a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités pénales de l’ancien monarque dans l’affaire. Les hésitations pourraient tourner autour de la question de la date des faits et de l’immunité absolue du monarque durant son règne.

Les doutes s’évanouissent

S’il restait quelques doutes, ils se sont évanouis. Selon la presse espagnole, les éléments transmis par la justice suisse permettent d’établir que les complications auraient commencé en 2012 pour Juan Carlos, après le scandale créé lors de sa mauvaise chute lors d’un safari au Botswana en galante compagnie. Non seulement l’accident avait révélé l’existence de la maîtresse du roi, mais il avait alerté l’opinion publique espagnole sur son train de vie luxueux. Lire la suite.

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