Camaïeu, La Halle, André… Ces entreprises tuées par la dette

Lundi 20 juillet 2020

Camaïeu, La Halle, André… Ces entreprises tuées par la dette

L’actuel trou d’air économique fragilise les enseignes passées par un « LBO », ce montage controversé où l’on prend le contrôle d’une société en l’endettant massivement

Par Clément Lacombe Publié le 20 juillet 2020 à 08h00

Les « barbares ». Trente ans qu’ils traînent ce surnom tant détesté, réminiscence du Wall Street aussi conquérant que cupide de la présidence Reagan. Trente ans à répéter que non, ils n’ont rien de sauvage et qu’ils ne sont pas mus par le seul argent. Qu’ils sont au contraire des financiers respectables, bien sous tous rapports, et permettant, grâce à leurs investissements avisés, de soutenir des entreprises dans leur croissance. Trente ans à maudire un livre, « Barbarians at the gate » (« Les barbares sont à la porte », non traduit en français), devenu un classique de la littérature économique américaine – un tel classique que François Fillon, dans ses premiers jours de reconversion dans la finance après la présidentielle de 2017, a été aperçu avec ledit ouvrage à la main.

Un livre qui a raconté comment quelques jeunes loups, sortis de presque nulle part – les barbares, donc – ont pu, à la stupéfaction générale, mener un raid sur l’une des plus grandes entreprises américaines de l’époque, le géant du tabac et de l’agroalimentaire RJR Nabisco, via un montage financier alors totalement novateur mais devenu si banal aujourd’hui qu’il concerne plusieurs milliers d’entreprises en France : le « LBO » (Leveraged Buy-Out), une technique de rachat par endettement massif. Las, la crise d’aujourd’hui est en train de faire resurgir la figure du barbare.

Et les risques de telles opérations. Lire la suite.

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