L’ex-roi d’Espagne Juan Carlos s’est bien réfugié aux Emirats arabes unis

Lundi 17 août 2020

L’ex-roi d’Espagne Juan Carlos s’est bien réfugié aux Emirats arabes unis

L’ex-souverain espagnol avait quitté son pays au début du mois d’août. Il est soupçonné de malversations.

Par L’Obs avec AFP Publié le 17 août 2020 à 16h14 Mis à jour le 17 août 2020 à 16h15

La Maison royale espagnole le confirme : Juan Carlos I se trouve bien aux Emirats Arabes Unis, comme l’avait présumé le journal espagnol ABC. L’ancien roi avait quitté l’Espagne au début du mois d’août, poursuivi par des soupçons de malversations. La justice cherche notamment à établir si l’ex-tête couronnée est coupable de corruption : Juan Carlos aurait reçu de l’Arabie saoudite une énorme commission lors de l’attribution de la construction d’un TGV entre La Mecque et Médine à un consortium d’entreprises espagnoles.

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L’ex-souverain, âgé de 82 ans, « s’est rendu aux Emirats Arabes Unis le 3 août et y reste », a déclaré un porte-parole de la Maison royale, sans donner d’autre précision. Juan Carlos I avait annoncé le 3 août qu’il s’éloignait de son pays pour « faciliter l’exercice » de ses fonctions à son fils Felipe VI, alors que les justices suisse et espagnole épluchent ses comptes en banque. Il avait fait savoir par son avocat qu’il restait à la disposition de la justice si besoin était.

Aucune enquête ne le vise à ce jour, mais les accusations d’une ancienne maîtresse, Corinna Larsen, relayées par la presse, ont attiré l’attention d’un procureur de Genève sur la fortune qu’il aurait placée sur des comptes secrets en Suisse. L’ancien monarque, qui entretient des liens étroits avec les monarchies du Golfe, y aurait notamment reçu 100 millions de dollars de l’Arabie saoudite en 2008.

Un départ désapprouvé en Espagne

Les procureurs de la Cour suprême espagnole, seule habilité à juger un ancien souverain, cherchent donc à savoir si la conclusion d’un contrat pour la construction du TGV en Arabie saoudite aurait donné lieu à des commissions illégales et si le roi Juan Carlos en aurait bénéficié, comme l’affirme son ancienne maîtresse.

Les révélations de la presse sur l’enquête se succédaient alors, accentuant la pression sur la Maison royale qui a encouragé ce départ à l’étranger, avec l’accord du gouvernement. Cependant, son départ en exil n’a pas été bien accueilli en Espagne : selon un sondage publié dimanche 16 août par ABC, 56 % d’un échantillon de 802 personnes le désapprouvent.

Les partis anti-monarchistes, y compris la gauche radicale Podemos qui fait partie du gouvernement, ont dénoncé une « fuite ». La destination de Juan Carlos après son départ avait donné lieu à de multiples spéculations mais le journal espagnol ABC avait rapporté le 7 août qu’il se trouvait à Abu Dhabi, capitale des Emirats arabes unis.

L’Obs avec AFP

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