Areva et l’argent de l’affaire UraMin : mystère au Kazakhstan

Lundi 24 août 2020

L’ex-agent secret qui en sait beaucoup trop. #14 Areva et l’argent de l’affaire UraMin : mystère au Kazakhstan

23 août 2020 - 10H00

Pour savoir où sont partis les millions disparus de l’affaire Uramin, nous allons continuer de suivre la piste des promesses de vente des fameux EPR. Mais d’abord, il nous faut faire une première halte au Kazakhstan, où se situent les vraies mines d’uranium qui garantissent notre approvisionnement.

Le Kazakhstan est le deuxième fournisseur de pétrole de la France et le premier en ce qui concerne l’uranium. C’est de loin le plus gros producteur d’uranium au monde (dix fois plus que le Niger). ll s’agit donc d’un pays stratégique pour la France et bien d’autres États. Comme quasiment tous les pays en « -stan », il est étroitement surveillé et conseillé par la Russie.

La corruption des potentats locaux rend impossible tout investissement ou contrat dans des conditions normales. Mais régulièrement, les États-Unis ou le Royaume-Uni punissent des coupables, comme on peut le constater avec l’affaire James Giffen, baptisée « Kazakhgate » dans la presse anglophone. Accusé en 2003 d’avoir versé des pots-de-vin au président kazakh, J. Giffen a été condamné en 2010 pour le seul délit d’infraction fiscale. Au cours de son procès, il a affirmé avoir agi en accord avec la CIA.

Dans la presse francophone et dans les colonnes du site d’information Mediapart en particulier, il existe également un Kazakhgate. Là, il s’agit de pots-de-vin et de rétrocommissions qui auraient été versés par Airbus lors d’un contrat signé en 2010 entre la France et le Kazakhstan pour environ 2 milliards d’euros. Jean-François Étienne des Rosaies, chargé de mission à l’Élysée sous Nicolas Sarkozy, a été mis en examen en mars 2015 pour « corruption publique d’agent étranger », ainsi que l’ex-sénateur Aymeric de Montesquiou et deux avocats niçois. L’affaire se ramifie assez largement en Belgique, où des personnalités politiques auraient aussi mis les doigts dans le pot de confiture. L’affaire confirme qu’il est difficile de faire du commerce au Kazakhstan sans corrompre des interlocuteurs. Les intervenants profitaient de la situation pour se servir au passage. Lire la suite.

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