Un proche de Poutine poursuit l’UE pour l’avoir sanctionné

Mardi 15 décembre 2020

Un proche de Poutine poursuit l’UE pour l’avoir sanctionné

15 déc. 2020 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Le sulfureux homme d’affaires Evguéni Prigojine, réputé proche du président russe Vladimir Poutine, a annoncé mardi contester devant la justice européenne les sanctions de l’UE le visant pour son rôle déstabilisateur en Libye via la société militaire privée Wagner.

Le sulfureux homme d’affaires Evguéni Prigojine, réputé proche du président russe Vladimir Poutine, a annoncé mardi contester devant la justice européenne les sanctions de l’UE le visant pour son rôle déstabilisateur en Libye via la société militaire privée Wagner.

Il a déposé la semaine dernière son recours devant le Tribunal de la Cour de justice de l’Union européenne pour demander « son exclusion de la liste des sanctions concernant la Libye », a indiqué la société de l’homme d’affaires, Concord.

« Le plaignant ne dispose d’aucune information sur l’existence d’une organisation appelée "Groupe Wagner", n’a pas et n’a pas eu de relations avec elle, y compris financières », poursuit la même source.

Pour l’Union européenne, M. Prigojine joue un rôle central chez Wagner, société militaire privée engagée en Libye. A ce titre, il est accusé de « mettre en danger la paix, la stabilité et la sécurité dans le pays ».

En conséquence, il est interdit de visa et ses avoirs identifiés doivent être gelés dans l’UE.

Evguéni Prigojine, 59 ans, fait partie du premier cercle des proches du président russe. Sa société de restauration a été un temps l’un des fournisseurs du Kremlin, ce qui lui vaut son surnom de « cuisinier de Poutine ».

Le groupe Wagner est actif en Syrie et en Afrique sub-saharienne notamment, et suspecté d’être un bras armé au service de la Russie là où elle ne peut ou ne veut s’afficher.

Sanctionné par Washington qui l’accuse d’avoir joué un rôle dans l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016, M. Prigojine, longtemps très discret, a multiplié les déclarations à l’emporte-pièce ces derniers mois, notamment visant l’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, victime d’un empoisonnement dont il accuse le pouvoir russe.

Lundi, M. Prigojine a aussi annoncé avoir versé près de 400.000 euros à deux Russes récemment libérés de prison en Libye après 18 mois de détention sur des accusations d’ingérence dans le processus électoral.

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