L’invraisemblable divorce à 500 millions d’euros d’un ami de Poutine

Mercredi 16 décembre 2020

L’invraisemblable divorce à 500 millions d’euros d’un ami de Poutine

De tous les divorces d’oligarques, celui d’Akhmedov figure parmi les plus coûteux. Son épouse l’attaque lui et son propre fils pour tenter de récupérer son dû.

Par Marc Nexon Modifié le 16/12/2020 à 08:34 - Publié le 15/12/2020 à 15:56 | Le Point.fr

Les oligarques proches de Vladimir Poutine devraient se méfier de leurs épouses. Lorsqu’ils divorcent, la bataille s’annonce longue et coûteuse. Certains renoncent à lutter et signent un chèque. C’est le cas de Roman Abramovitch, 54 ans, propriétaire du club de football Chelsea. En 2007, il a cédé une partie de ses biens, dont une maison en Grande-Bretagne pour un montant 250 millions d’euros à sa deuxième femme Irina, une ancienne hôtesse d’Aeroflot. En 2017, le roi de l’aluminium Oleg Deripaska, 52 ans, a également conclu un accord à l’amiable avec sa femme Polina pour une somme supérieure à 330 millions d’euros sous forme d’actions de son groupe.

D’autres, en revanche, peinent à se dépêtrer de leur procédure, comme le magnat du nickel Vladimir Potanine, 59 ans, partenaire de hockey de Poutine et dont l’ex-femme Natalia réclame la moitié de sa fortune. Ou encore Arkady Rotenberg, 68 ans, l’ancien camarade de judo de Poutine, à la tête d’une entreprise de construction et bâtisseur du pont reliant la Crimée annexée à la Russie. Ce dernier refuse d’attribuer à son ex-épouse une demeure située dans le Surrey, au sud de Londres et estimée à 29 millions d’euros. Sauf que ni l’un ni l’autre ne peuvent l’habiter. Le mari en raison de sanctions occidentales qui le ciblent, la femme en raison d’un visa non renouvelé.

Et puis, il y a l’affaire du moment : le divorce entre Farkhad et Tatiana Akhmedov. Le plus gros divorce jamais jugé au Royaume-Uni. Lui est un homme d’affaires russe, d’origine azéri, parvenu à bâtir sa fortune avec la revente de gisements de pétrole et de gaz en Sibérie. Il s’assure les faveurs du Kremlin grâce aux bonnes relations qu’il entretient avec la Turquie. Ainsi lorsqu’en novembre 2015 l’armée turque abat un avion de chasse russe à la frontière syrienne, c’est lui qui joue les médiateurs. Il conseille à la présidence turque de rédiger une lettre d’excuse. Sa femme est d’origine russe, résidente en Grande-Bretagne. En 2016, la justice londonienne tranche. Après vingt ans de mariage, Farkhad, 65 ans, doit céder 41,5 % de sa fortune à Tatiana, 48 ans, soit 453 millions de livres (500 millions d’euros). Pas question, répond l’intéressé, lequel prétend avoir déjà divorcé en Russie au début des années 2000, sans cependant fournir de preuves. Il se montre tout de même « bon prince » en lui laissant une propriété dans le Surrey et une collection de toiles d’Andy Warhol et de Mark Rothko.

Que fait madame ? Elle attaque en justice son propre fils, Temour, 27 ans, de nationalité britannique et trader à Londres. Elle lui reproche d’aider son père à camoufler ses actifs. Le procès en cours devrait s’achever d’ici à la fin du mois. Lire la suite.

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