Beny Steinmetz, l’insaisissable magnat des mines

Mardi 12 janvier 2021

Afrique

Beny Steinmetz, l’insaisissable magnat des mines

Interrogé au deuxième jour de son procès pour corruption de dignitaires étrangers, l’homme d’affaires franco-israélien se dépeint comme un simple conseiller qui n’avait aucun pouvoir sur les activités du groupe portant son nom. Récit d’audience

Fati Mansour Publié mardi 12 janvier 2021 à 17:31

Son français est hésitant, mais son propos bien rodé. Interrogé au deuxième jour du procès de Genève, Beny Steinmetz se dépeint comme un simple conseiller, un diplomate des affaires qui plane bien au-dessus des contingences contractuelles ou financières. A l’entendre, il ne dirigeait rien et ne savait rien de ce qui se tramait au sein des sociétés du groupe BSGR qui porte pourtant son nom. Impénétrable, le magnat des mines conteste tout ce qui pourrait le lier à des pots-de-vin visant à décrocher des concessions minières prometteuses en Guinée. « Closed box », « Chinese wall », il multiplie les expressions anglophones pour illustrer la séparation existant entre lui et toutes les combines qui transpirent de cette immense procédure. « Je ne pense rien. Je n’ai pas connaissance de tout cela. Tout est une grande surprise pour moi », répète-t-il au fil des questions posées par le Tribunal correctionnel.

Il n’y a qu’une seule chose avec laquelle Beny Steinmetz, 64 ans, marié et père de quatre enfants majeurs, semble d’accord. C’est lorsque la présidente résume son parcours. Né en Israël, il déménage en Belgique en 1977 et transforme l’entreprise familiale, spécialisée dans le diamant, en l’un des plus grands groupes mondiaux, actif aussi dans l’industrie minière et le bâtiment. « On peut dire cela comme ça ? » « Oui, on peut. » Aux alentours de 2004, il s’installe sur les bords du Léman et obtient un forfait fiscal avant d’y renoncer en 2016. « En réalité, je n’ai jamais vraiment quitté Israël et ma femme n’a même jamais dormi dans l’appartement de Genève. » Sa fortune personnelle ne se monte pas à plusieurs milliards, précise-t-il encore. Il y a six ans, l’évaluation tournait autour de 130 millions de dollars. Maintenant, avec la crise, il l’estime entre 50 et 80 millions. Participations et biens immobiliers compris. Lire la suite.

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