La corruption a affaibli le renseignement en Afrique du Sud (président)

Jeudi 12 août 2021

La corruption a affaibli le renseignement en Afrique du Sud (président)

12 août 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Le renseignement sud-africain a été affaibli par la corruption sous l’ex-président Jacob Zuma, a affirmé jeudi son successeur Cyril Ramaphosa, quelques semaines après des troubles sans précédent pendant lesquels la police a été rapidement submergée, nécessitant le renfort de l’armée.

Le renseignement sud-africain a été affaibli par la corruption sous l’ex-président Jacob Zuma, a affirmé jeudi son successeur Cyril Ramaphosa, quelques semaines après des troubles sans précédent pendant lesquels la police a été rapidement submergée, nécessitant le renfort de l’armée.

« Nous avons traversé une période de corruption d’État qui a vraiment affaibli un certain nombre d’institutions publiques », a déclaré M. Ramaphosa à la commission anticorruption enquêtant sur la présidence Zuma (2009-2018).

L’Agence de sécurité d’Etat (SSA) « est l’une des agences qui a été compromise », a-t-il déclaré.

Le témoignage de M. Ramaphosa fait suite aux émeutes et pillages mi-juillet, déclenchés initialement par l’incarcération de M. Zuma, qui ont donné lieu à des accusations de sabotage et de faillite du renseignement.

Le SSA avait déjà été sévèrement mis en cause par un livre d’investigation publié en 2017 par un journaliste, Jacques Paw, qui détaillait notamment comment d’importantes sommes d’argent public avaient été transférées sur les comptes bancaires de faux espions.

M. Ramaphosa a été le vice-président de M. Zuma pendant quatre ans, avant de lui succéder en 2018. Mercredi, il avait affirmé à la commission n’avoir pas été au courant d’une grande partie des opérations de corruption. Mais qu’il avait choisi de rester à son poste pour combattre ce fléau de l’intérieur.

M. Zuma a commencé à purger une peine de quinze mois de prison début juillet pour avoir obstinément refusé de comparaître devant cette commission.

Des incidents déclenchés par ses plus fervents partisans avaient dégénéré en pillages et incendies criminels dans deux provinces, mettant l’économie à genoux.

M. Ramaphosa avait affirmé que ces violences avaient été « provoquées », « planifiées et coordonnées ». Et ni la police, ni l’armée, ni le renseignement n’avaient pu empêcher cela.

Sa ministre de la Défense avait admis que le renseignement sur des attaques contre des centres commerciaux était arrivé « trop tard ». « Nous n’avions pas cette information et de ce que je sais, même la police n’avait pas cette information », avait-elle déclaré.

Au début du mois, dans le cadre d’un remaniement, le président a changé de ministre de la Défense. Il a aussi rattaché le SSA à la présidence, en supprimant son ministère de tutelle, afin de garder un œil plus attentif sur l’institution et d’éradiquer ses acteurs compromis.

« Nous venons de plonger dans un abîme et nous nous efforçons de revenir au sommet, et ce faisant, nous sommes déterminés à réussir et nous réussirons », a déclaré M. Ramaphosa jeudi.

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