La disparition sans couronne des ciments Lafarge

Dimanche 12 septembre 2021

La disparition sans couronne des ciments Lafarge

Soupçonnés d’avoir financé Daech en Syrie, les ciments Lafarge ont été rayés de la carte, avalés par le suisse Holcim avec qui ils avaient fusionné.

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel

La fusion, en 2015, des deux géants mondiaux de la construction, le français Lafarge, né en 1883, et le suisse Holcim, fondé en 1912, risque d’être longtemps enseignée aux étudiants en économie. À l’origine, il s’agit d’un « mariage entre égaux » : le nouveau champion est baptisé LafargeHolcim. Mais six ans plus tard, le 8 juillet 2021, le Suisse a tout simplement fait disparaître Lafarge pour redevenir Holcim. Avec un nouveau siège dans le canton de Zoug, connu pour sa fiscalité avantageuse. Un changement de nom approuvé à 99,66 % par les actionnaires lors d’une assemblée générale, quelques semaines plus tôt.

La France a ainsi perdu en catimini l’un de ses fleurons, qui réalisait en 2015, juste avant la fusion, 12,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires, et employait 63 000 collaborateurs dans 61 pays.

[…] « Complicité de crimes contre l’humanité »

Les raisons de cette complicité ? Lafarge a beaucoup investi dans sa filiale Lafarge Cement Syria. C’est la plus importante de la région, qui peut produire 3 millions de tonnes par an. Manque de chance, elle est située à moins de cent kilomètres de Raqqa, alors « capitale » de l’organisation État islamique. Lire la suite.

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