« La corruption pour les nuls » : Public Eye livre tous les trucs pour tirer le meilleur de la Suisse

Jeudi 16 septembre 2021

« La corruption pour les nuls » : Public Eye livre tous les trucs pour tirer le meilleur de la Suisse

Lausanne/Zurich, 14 septembre 2021

En dépit de ses efforts pour redorer son image, la Suisse reste l’une des destinations préférées des kleptocrates du monde entier. Sa législation est encore lacunaire en matière de lutte contre la corruption et les autorités helvétiques ne sont pas pressées d’y remédier, n’agissant que sous la pression internationale. Afin de dénoncer les nombreuses failles du système, Public Eye a rédigé un petit guide satirique à l’intention des criminelles en col blanc. La population est par ailleurs invitée à « corrompre » Ueli Maurer pour le convaincre d’agir contre la corruption.

Chaque année, les budgets des États sont amputés de quelque 3600 milliards de dollars US à cause de la corruption et du blanchiment d’argent. La Suisse a une part de responsabilité dans ce gigantesque hold-up, dont les premières victimes sont les populations et pays du Sud. 1MDB, Lava Jato ou encore PDVSA : bon nombre de grandes affaires de corruption internationale passent par la Suisse. Les banques qui abritent les avoirs illicites de potentats ou ferment les yeux sur des transactions suspectes ne sont pas les seules impliquées. Des avocates et fiduciaires suisses jouent aussi un rôle décisif dans la création et l’administration de sociétés-écrans destinées à dissimuler des activités illégitimes ou illégales, comme l’ont montré les Panama Papers et d’autres fuites de données.

Pour secouer les consciences, Public Eye publie aujourd’hui un Petit manuel suisse à usage des criminelles en col blanc : un vadémécum qui passe en revue les failles législatives et autres avantages de la bucolique Helvétie en matière de corruption et de blanchiment d’argent, ainsi que les astuces pour se faufiler entre les mailles de la justice. On y trouve aussi les portraits des « facilitateurs et facilitatrices » de la corruption, à qui il faut s’adresser en Suisse pour camoufler son argent sale et profiter au maximum des défaillances du système. Et puisque l’intégrité de la place financière suisse tant vantée par le Conseil fédéral est un leurre, Public Eye a lancé une action en ligne pour corrompre le ministre des Finances Ueli Maurer, en charge de la lutte contre la criminalité économique. En une semaine, près de 5,9 millions de francs symboliques ont été récoltés pour lui donner envie d’agir contre la corruption « Made in Switzerland ». Ces faux billets lui seront remis lorsqu’un juteux pot-de-vin de 20 millions de francs aura été amassé. Lire la suite.

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