L’ex-princesse ouzbèke Gulnara Karimova continue d’occuper les tribunaux suisses

Jeudi 16 septembre 2021

Justice

L’ex-princesse ouzbèke Gulnara Karimova continue d’occuper les tribunaux suisses

La fortune de la fille de l’ancien président, emprisonnée dans son pays, suscite les convoitises. Dans son sillage, l’immense faillite d’un conglomérat ouzbek basé à Zoug provoque une bataille pour recouvrer ses créances

Marc Guéniat Publié jeudi 16 septembre 2021 à 18:31 Modifié jeudi 16 septembre 2021 à 18:37

Neuf ans après leurs débuts, les affaires judiciaires de Gulnara Karimova continuent d’occuper les tribunaux suisses, comme en témoigne un été chargé. Incarcérée dans son pays, la fille de l’ancien dictateur d’Ouzbékistan, Islam Karimov, décédé en 2016, purge une peine de 13 ans de prison. Ces vents contraires n’empêchent pas ses avocats, bien que commis d’office, de multiplier les initiatives pour faire valoir ses droits et empêcher la confiscation des centaines de millions de francs qu’elle a entreposées en Suisse.

[…] Jeu à 550 millions

En juillet, le Tribunal pénal fédéral a examiné l’opposition formée par Gulnara Karimova, 49 ans, à la confiscation de 550 millions de francs entreposés en Suisse, en partie détenus par la société Takilant, à Gibraltar, dont elle est la bénéficiaire. En veille depuis plusieurs années, cette société a été ressuscitée par ses avocats, ce qui leur a permis de recourir contre cette confiscation, qui découlait de la condamnation de l’assistante de Gulnara Karimova – elle aussi emprisonnée dans son pays. Les juges de Bellinzone n’ont pas encore rendu de décision quant au sort de cette somme. A ce jour, 130 millions ont été définitivement confisqués, en attente d’être restitués par Berne à Tachkent.

[…] L’enquête révèle que Gulnara Karimova contrôle 30 comptes auprès de sept banques suisses et huit coffres-forts, tous chez Lombard Odier. C’est cette dernière qui, à la suite d’un article de presse, communique ses soupçons aux autorités et déclenche cette procédure tentaculaire.

Selon le MPC, cette galaxie opaque fonctionnait comme une « bande organisée » ayant pour but d’alimenter le train de vie luxueux de Gulnara Karimova. Les fonds provenaient de commissions versées, pour plus de 800 millions de dollars, par des sociétés de télécommunication souhaitant s’implanter en Ouzbékistan, comme la russe MTS Mobile Telesystems, la néerlandaise Vimpelcom et la suédoise Teliasonera, chacune ayant été amendée à l’étranger à hauteur de plusieurs centaines de millions pour corruption. Lire la suite.

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