La France commémore l’assassinat du juge Michel, il y a 40 ans à Marseille

Jeudi 21 octobre 2021

La France commémore l’assassinat du juge Michel, il y a 40 ans à Marseille

21 oct. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Il était un « héros de la justice », selon les mots du ministre français de la Justice de l’époque, Robert Badinter : magistrats, avocats et policiers ont rendu hommage jeudi au juge antidrogue Pierre Michel, assassiné 40 ans plus tôt à Marseille.

Il était un « héros de la justice », selon les mots du ministre français de la Justice de l’époque, Robert Badinter : magistrats, avocats et policiers ont rendu hommage jeudi au juge antidrogue Pierre Michel, assassiné 40 ans plus tôt à Marseille.

Le 21 octobre 1981, le juge Michel, 38 ans, est abattu par balles sur sa moto, en rentrant chez lui pour déjeuner avec ses filles. Ce jour-là, « la justice venait de subir une très lourde défaite », s’est remémoré jeudi le journaliste Alex Panzani, le dernier à lui avoir parlé avant le drame, lors d’un colloque d’hommage organisé par le tribunal judiciaire de Marseille.

Quarante ans plus tard, « la douleur est toujours là », a témoigné jeudi Béatrice Michel, une des filles du juge, « en 40 ans, l’affaire ne nous a jamais laissé souffler ». « Vers la fin il se sentait accablé, lâché, aurait-il dû quitter Marseille, partir ? Sans doute… », s’est-elle interrogé.

Le juge Michel, passionné par ses dossiers auxquels il se dévouait « corps et âme » selon ceux qui l’ont côtoyé, est parvenu, en quelques années, à démanteler plusieurs laboratoires de drogue et à faire écrouer des dizaines de truands.

A cette époque, rappelle M. Panzani, « la ville était littéralement vampirisée par la "French connection" », cette filière internationale de trafic d’héroïne dont le centre névralgique était à Marseille, grande ville portuaire du sud de la France.

Quand Pierre Michel, venu de l’est du pays, prend ses fonctions à Marseille en 1975, « c’est la découverte des overdoses, des cadavres dans les toilettes des restaurants de la côte », a rappelé Paul-Louis Aumeras, ancien substitut du procureur à Marseille.

Si le juge Michel était encore vivant, s’est demandé l’actuelle procureure de Marseille Dominique Laurens, « il serait sans doute anéanti de voir que les mécanismes criminels auxquels il s’attaquait sont toujours actifs ».

La ville a connu cet été encore une flambée de violence liée au trafic de drogue dans certains quartiers.

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