Noriega : la défense présente ses arguments contre une extradition en France

Jeudi 6 septembre 2007

06/09/2007 18:34

MIAMI (AFP) - Noriega : la défense présente ses arguments contre une extradition en France

La défense de l’ex-dictateur panaméen Manuel Noriega, opposée à son extradition vers la France en fin de semaine au terme de sa peine aux Etats-Unis, a présenté jeudi ses arguments à un juge américain, incluant des citations attribuées à la diplomatie française.

Aucune indication n’a pu être obtenue sur la date à laquelle le juge se prononcera sur la demande des avocats.

Manuel Noriega, 73 ans, a été condamné par défaut, en France, à dix ans de prison pour blanchiment d’argent. Son extradition après 17 ans de prison aux Etats-Unis, qui s’achèvent dimanche, a été acceptée fin août par la justice et le département d’Etat américains.

Mercredi, un juge avait cependant suspendu la procédure d’extradition afin de statuer sur la demande de la défense qui estime que la France ne traitera pas Noriega comme un prisonnier de guerre.

L’ex-dictateur, capturé par l’armée américaine lors de l’invasion américaine du Panama en 1990, revendique ce statut qui lui permet de bénéficier des Conventions de Genève. A ce titre, il serait rapatrié au Panama.

Le juge William Hoeveler avait demandé à la défense de fournir ses arguments jeudi avant 13H00 GMT.

Dans les documents présentés, les avocats de Noriega ont fourni deux coupures de presse publiées au Panama, dans lesquelles l’ambassadeur français de ce pays, Pierre-Henri Guignard, affirme que la France ne considère pas l’ex-dictateur comme un prisonnier de guerre mais comme un détenu de droit commun.

"En France, Noriega serait un prisonnier ordinaire, pas un prisonnier de guerre", aurait dit l’ambassadeur, selon une citation extraite d’un article publié le 25 août par le quotidien La Prensa.

Dans un autre article publié par le journal Panama America, le 26 juillet, le même ambassadeur aurait dit : « Le général Noriega ne bénéficiera pas des privilèges qui lui ont été accordés aux Etats-Unis en accord avec son statut de prisonnier de guerre ».

Les autorités françaises ont indiqué que Noriega ferait l’objet d’un nouveau procès pour blanchiment d’argent. La France le soupçonne d’avoir déposé dans les années 1980, sur des comptes de banques françaises, environ 3,15 millions de dollars issus du trafic de cocaïne. Noriega, longtemps allié des Etats-Unis pendant la guerre froide, a travaillé pendant de nombreuses années comme informateur de la CIA avant de tomber en disgrâce à Washington pour son implication dans le trafic de stupéfiants.

Il avait été capturé par l’armée américaine lors de l’invasion du Panama ordonnée par l’ancien président américain George Bush en 1990, et condamné en 1992 à 40 ans de prison. Sa peine a ensuite été réduite à 30 ans, puis à 17 ans pour bonne conduite.

Noriega est également réclamé par le Panama, un pays qu’il a dirigé de 1984 à 1989, pour son rôle présumé dans des disparitions et des meurtres d’opposants.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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