Aide militaire française détournée en Egypte : enquête pénale à Paris après la révélation de secrets de la Défense

Samedi 4 décembre 2021

Aide militaire française détournée en Egypte : enquête pénale à Paris après la révélation de secrets de la Défense

3 déc. 2021

Une enquête pénale a été ouverte en France après la révélation de secrets de la Défense nationale, dans des articles de presse sur une opération antiterroriste en Egypte qui servirait à des fins de répression interne, a indiqué vendredi le parquet de Paris sollicité par l’AFP.

Une enquête pénale a été ouverte en France après la révélation de secrets de la Défense nationale, dans des articles de presse sur une opération antiterroriste en Egypte qui servirait à des fins de répression interne, a indiqué vendredi le parquet de Paris sollicité par l’AFP.

L’enquête préliminaire pour compromissions de secrets de la Défense nationale et divulgations d’identité de militaires a été ouverte le 26 novembre et confiée à des services spécialisés. Elle vise également la divulgation d’identité d’agents de services de renseignement.

Selon un article publié le 21 novembre par le média en ligne Disclose, la mission de renseignement française « Sirli », débutée en février 2016 au profit de l’Egypte au nom de la lutte antiterroriste, a été détournée par l’Etat égyptien qui se sert des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne.

Selon les documents obtenus par Disclose, « les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018 » dans cette zone.

Malgré les inquiétudes et alertes de certains responsables sur les dérives de l’opération, les autorités françaises n’ont pas remis en cause la mission, d’après Disclose citant des documents secrets.

A la suite de cette publication, le ministère français des Armées a porté plainte pour « violation du secret de la défense nationale ».

« Il y a eu fuite de documents couverts par le secret de la Défense nationale. Cette fuite est une violation de la loi (…) extrêmement grave, car ce qui peut être révélé peut dire des choses sur les modes opératoires de l’armée, peut mettre en danger la sécurité des personnes impliquées », avait fait valoir son porte-parole Hervé Grandjean.

Parallèlement, le ministère a lancé une « enquête interne pour vérifier que les règles ont bien été appliquées » par les partenaires égyptiens car « les contours de cette mission de renseignement répondent à des exigences extrêmement strictes : il s’agit de lutte contre le terrorisme, à l’exclusion de problématiques domestiques », avait rappelé M. Grandjean.

Malgré la volonté affichée de Paris de recentrer ses exportations d’armements vers l’Europe, l’Egypte fait partie des principaux destinataires d’équipements militaires français.

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