Plus de 300 élus européens demandent l’interdiction des produits du travail forcé

Vendredi 10 décembre 2021

Plus de 300 élus européens demandent l’interdiction des produits du travail forcé

10 déc. 2021

Plus de 300 députés et élus locaux européens ont publié vendredi une déclaration appelant la Commission européenne à tenir l’engagement de sa présidente Ursula von der Leyen en faveur de l’interdiction de l’importation de produits issus du travail forcé.

Plus de 300 députés et élus locaux européens ont publié vendredi une déclaration appelant la Commission européenne à tenir l’engagement de sa présidente Ursula von der Leyen en faveur de l’interdiction de l’importation de produits issus du travail forcé.

« Vingt-cinq millions de personnes dans le monde sont menacées de travail forcé ou y sont contraintes. Nous n’accepterons jamais qu’elles soient contraintes de fabriquer des produits pour que ces produits soient ensuite proposés à la vente ici en Europe », a affirmé Mme von der Leyen lors de son discours annuel sur l’état de l’Union devant le Parlement européen à Strasbourg le 15 septembre.

« Le moment est venu pour la Commission européenne de tenir cette promesse. Le moment est venu d’interdire aux produits de l’esclavage moderne d’entrer sur le marché européen », plaident 124 eurodéputés, 142 députés nationaux et 41 élus locaux dans cette déclaration.

« Les chemises, chaussures ou voitures fabriquées par des Ouïghours réduits en esclavage, des Turkmènes ou des travailleurs forcés de partout dans le monde ne devraient plus être vendues dans nos magasins », estiment les signataires, parmi lesquels les députés européens français Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot, candidat écologiste à l’élection présidentielle en France.

Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine.

Pékin, accusé d’y stériliser de force les femmes et d’imposer un travail forcé, assure qu’il ne s’agit pas de camps mais de « centres de formation professionnelle ».

« La seule manière qu’on a de faire pression sur le gouvernement de Pékin, c’est des mesures commerciales », a déclaré à l’AFP M. Glucksmann. « On veut partir à 300, et à la fin, être des milliers d’élus européens, venant de toute l’Europe et de tous les horizons politiques », a-t-il expliqué.

Saluant l’« engagement crucial » pris par la présidente de la Commission européenne, les signataires insistent pour qu’il se « concrétise rapidement », appelant le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, à « lancer le processus » d’interdiction.

« Les États-Unis l’ont fait et l’Union européenne devrait le faire », estiment-ils.

Washington a annoncé le boycott diplomatique américain des Jeux olympiques d’hiver de Pékin en février 2022 pour dénoncer ce qu’il qualifie de « génocide » des Ouïghours et d’autres violations des droits humains.

Revenir en haut