La peine aux Etats-Unis de Noriega est terminée, l’extradition en France en suspens

Dimanche 9 septembre 2007

09/09/2007 16:06

MIAMI (AFP) - La peine aux Etats-Unis de Noriega est terminée, l’extradition en France en suspens

L’ex-dictateur panaméen Manuel Noriega a fini dimanche de purger sa peine de prison aux Etats-Unis, mais un nouveau recours judiciaire a placé en suspens son extradition vers la France, où il est poursuivi pour blanchiment d’argent.

Manuel Noriega, 73 ans, longtemps un allié des Etats-Unis pendant la guerre froide, a travaillé pendant de nombreuses années comme informateur de la CIA avant de tomber en disgrâce à Washington pour son implication dans le trafic de stupéfiants.

Capturé par l’armée américaine lors de l’invasion du Panama en 1990, il a été condamné en 1992 à 40 ans de prison. Sa peine, réduite à 30 ans, puis à 17 ans pour bonne conduite, s’est achevée dimanche.

Mais l’ancien dictateur a aussi été condamné en France, par défaut, à dix ans de prison pour blanchiment d’argent. Les autorités françaises, qui comptent organiser un nouveau procès, ont réclamé son extradition, et la demande a été acceptée fin août par la justice et le département d’Etat américains.

La France soupçonne Manuel Noriega d’avoir déposé dans les années 1980, sur des comptes de banques françaises, environ 3,15 millions de dollars issus du trafic de cocaïne.

Cette semaine, les avocats américains de M. Noriega ont tenté de faire valoir que les Etats-Unis, qui lui ont accordé le statut de prisonnier de guerre, ne pouvaient l’envoyer en France, où il doit être jugé comme un détenu de droit commun.

Le juge William Hoeveler, chargé de l’affaire au tribunal fédéral de Miami (Floride, sud-est), a rejeté l’argument vendredi et autorisé l’extradition. Mais les avocats américains de l’ancien dictateur ont fait appel de cette décision.

La procédure devant la cour d’appel fédérale compétente, basée à Atlanta (Georgie, sud-est), peut ne prendre que quelques jours, mais elle peut aussi durer plusieurs mois. Le sort de Manuel Noriega dans l’intervalle n’a pas encore été déterminé.

De l’autre côté de l’Atlantique, les avocats français de Manuel Noriega ont déjà annoncé qu’en cas d’extradition ils demanderaient que leur client ne soit pas placé en détention à son arrivée en France.

"Manuel Noriega sera présenté devant le procureur de la République qui lui notifiera son mandat d’arrêt, puis devant le juge des libertés et de la détention, qui statuera, après débat contradictoire, sur son éventuelle incarcération« , a expliqué l’un d’entre eux, Me Yves Leberquier. »C’est là que nous commencerons à soutenir les problèmes de prescription", a-t-il ajouté.

Outre la France, Manuel Noriega est également réclamé par le Panama, un pays qu’il a dirigé de 1984 à 1989, pour son rôle présumé dans des disparitions et des meurtres d’opposants.

En août, le vice-président panaméen Samuel Lewis avait affirmé que le Panama n’entendait pas renoncer. « Nous insistons de manière catégorique pour que Noriega soit envoyé au Panama », avait-il déclaré.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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