Naufrage du Sokalique : disparition du commandant de l’Ocean Jasper

Vendredi 14 septembre 2007

Naufrage du Sokalique : disparition du commandant de l’Ocean Jasper

illustration : Reproduction d’une photo non datée prise à Plouescat du caseyeur « Sokalique » qui a sombré au large d’Ouessant vendredi. Le Duff/AFP.

BREST (AFP) — Le capitaine, le second et un matelot de l’Ocean Jasper suspecté d’avoir causé le naufrage du caseyeur breton Sokalique qui avait fait un mort le 17 août, étaient recherchés vendredi par la police judiciaire de Brest après avoir disparu mercredi du cargo immobilisé dans le port militaire.

Le procureur de Brest, Xavier Tarabeux, a rappelé dans un communiqué que les marins avaient le droit de circuler à Brest « conformément aux règles applicables aux marins en escale », mais que le fait de quitter la ville les placerait "en infraction à la législation sur les étrangers".

Le capitaine et son second, originaires d’Azerbaïdjan, étaient accompagnés d’un matelot géorgien, a précisé M. Tarabeux, saisi jeudi de l’absence des trois hommes qui avaient quitté le bord mercredi.

« Seul le bateau était immobilisé, aucune mesure coercitive n’était possible à l’encontre de l’équipage » du fait de la législation internationale, a expliqué de son coté Laurent Fichot, procureur de la République de Morlaix en charge de l’enquête sur le naufrage du Sokalique.

Le naufrage du Sokalique et la mort de son patron à la suite d’une collision avec l’Ocean Jasper, qui ne s’était pas arrêté pour recueillir les naufragés et n’avait pas non plus prévenu les secours, a provoqué une très vive émotion en Bretagne. Le président Sarkozy avait assisté aux obsèques de la victime.

Endommagé dans l’accident, l’Ocean Jasper avait été retrouvé par la marine nationale à proximité des lieux du drame et avait accepté de se dérouter vers Brest, où ce petit vraquier de 80 mètres est immobilisé depuis le 18 août avec son équipage.

Le 4 septembre, le procureur de Morlaix avait déclaré qu’il existait des « charges très sérieuses pour indiquer que le navire est responsable d’un délit de fuite » et de non assistance à personne en danger.

La disparition du commandant et de son second est « révoltante », a déclaré à l’AFP Me François-Xavier Michel, avocat d’Yvette Jobard, la veuve du patron du Sokalique. « Sans accuser quiconque, je m’interroge sur un défaut de surveillance, cela s’est tout de même passé dans l’enceinte d’une base navale », a-t-il ajouté.

« La base navale, c’est le lieu de stationnement du bateau. Les marins, libres de leurs mouvements, disposaient de badges comme tous les marins en escale », a toutefois rappelé le capitaine de frégate Bertrand Hudault, porte-parole de la préfecture maritime de l’Atlantique

"Je suis choqué pour la famille. C’est bien d’immobiliser un bateau, mais ce sont les hommes qui sont en cause", a déclaré André Le Berre, président du comité des pêches de Bretagne.

L’accident s’étant produit dans les eaux internationales, les autorités judiciaires françaises n’ont pas pu engager de poursuites contre l’équipage du cargo, qui doit en principe être jugé par l’état de pavillon du navire, les îles Kiribati dans le Pacifique. Paris a demandé aux autorités kiribatiennes de se dessaisir du dossier au profit de la justice française, mais attendait toujours vendredi une réponse.

L’Ocean Jasper a été immobilisé à Brest sur décision du centre de sécurité des navires, dépendant du ministère des Transports, qui a exigé plusieurs réparations.

Le navire fait également désormais l’objet de saisies conservatoires dans le cadre d’une procédure civile ordonnée par le tribunal de commerce de Brest, à la demande notamment des assureurs du Sokalique.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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