Collection Rostropovitch : la Russie admet avoir demandé au milliardaire de l’acheter

Mercredi 19 septembre 2007

19/09/2007 16:37

MOSCOU (AFP) - Collection Rostropovitch : la Russie admet avoir demandé au milliardaire de l’acheter

L’Agence russe de la Culture a annoncé dans la presse mercredi que l’Etat avait demandé au milliardaire Alicher Ousmanov d’acheter pour lui la collection d’art du violoncelliste Mstislav Rostropovitch.

« J’avais commencé à discuter de l’achat de la collection avec le ministre des Finances (Alexeï Koudrine), mais j’ai compris que nous ne réussirions pas à obtenir la somme nécessaire du budget (fédéral) à temps », a confié le chef de l’Agence de la culture, Mikhaïl Chvydkoï, au quotidien Kommersant.

« Nous nous sommes mis alors à chercher des représentants des milieux des affaires pour leur proposer d’acheter la collection », a-t-il ajouté.

Le magnat russe de l’acier et du gaz Alicher Ousmanov a annoncé lundi avoir acheté l’ensemble de la collection, qui devait être vendue cette semaine à Londres par la maison d’enchères Sotheby’s, pour la rendre à l’Etat russe.

La collection rassemblée par Mstislav Rostropovitch et son épouse, la soprano Galina Vichnevskaïa, comprend notamment des toiles des peintres russes Ilia Repine, Valentin Serov et Boris Grigoriev.

C’est la première fois qu’un haut responsable russe reconnaît que le rapatriement d’œuvres d’art en Russie par un homme d’affaires avait été fait à la demande de l’Etat.

Début septembre, M. Ousmanov avait acheté une collection de dessins animés culte de l’époque soviétique bradée à une société américaine dans les années 90, pour l’offrir à titre gratuit à une chaîne de télévision publique.

Les « cadeaux » de M. Ousmanov à l’Etat rappellent le rapatriement en 2004 des œufs du joaillier des tsars Fabergé, achetés à la famille américaine Forbes par un autre milliardaire russe, Viktor Vekselberg, et exposés au grand public au Kremlin.

Ces bonnes actions sont visiblement destinées à détendre les relations entre le pouvoir et les grands patrons russes, après les poursuites judiciaires contre le groupe pétrolier Ioukos qui ont abouti à l’incarcération de son ancien patron, Mikhaïl Khodorkovski, en octobre 2003.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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