Pierre Pasqua négocie son retour en France pour comparaître devant la justice

Mardi 25 septembre 2007 — Dernier ajout mercredi 26 septembre 2007

25/09/2007 20:17

PARIS (AFP) - Pierre Pasqua négocie son retour en France pour comparaître devant la justice

Pierre Pasqua, fils de l’ancien ministre de l’Intérieur, réfugié à l’étranger et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, négocie son retour en France afin de comparaître devant la justice, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.

« Que mon fils veuille se présenter devant la justice, cela me paraît tout à fait logique et normal », a déclaré mardi soir Charles Pasqua sur RTL.

"Il vit en Tunisie depuis sept ans, il ne s’est pas enfui en Tunisie« , a assuré l’ancien ministre, ajoutant que son fils avait »demandé à plusieurs reprises à être entendu par la justice".

Pierre Pasqua est poursuivi dans une affaire de pots-de-vin extorqués à la société Alstom en 1994, dont le but ultime, selon l’accusation, était le financement occulte des activités politiques de son père.

Le fils de l’ancien ministre avait été jugé en son absence par le tribunal correctionnel de Paris, puis relaxé pour ces faits en mars 2006.

Le parquet de Paris a fait appel de cette relaxe et l’audience devant la cour d’appel a été fixée au 4 octobre.

Par ailleurs, plusieurs proches de Charles Pasqua et de son fils ont été renvoyés en correctionnelle en août 2006 par le juge Philippe Courroye, dans une affaire de détournements de fonds commis entre 1993 et 1995 au préjudice de la Sofremi, une société dépendant du ministère de l’Intérieur.

Outre Pierre Pasqua, trois hommes d’affaires — le Français Pierre Falcone et les Libanais Iskandar et Akram Safa — ainsi que l’ancien directeur financier de la Sofremi, Nicolas Maroslavac, figurent parmi les prévenus.

M. Falcone, qui jouit d’une immunité diplomatique liée à son statut de représentant permanent de l’Angola à l’Unesco, et le fils Pasqua, en fuite en Tunisie au moment où a été prononcé ce renvoi, sont visés par des mandats d’arrêt internationaux, tout comme les frères Safa.

Cette affaire doit être jugée à partir du 8 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris, soit quelques jours après celle d’Alstom.

Pierre Pasqua, selon des sources proches du dossier, « négocie ces jours-ci son retour en France afin de répondre de ces faits », dans les deux affaires, notamment pour déterminer s’il sera incarcéré ou non.

Interrogé par l’AFP, son avocat, Me Pierre Haik, s’est refusé à tout commentaire. Le parquet général de Paris a indiqué pour sa part « ne pas être au courant ».

Certaines sources proches de l’affaire Sofremi ont ajouté que, si Pierre Pasqua revenait en France, « il n’est pas exclu que d’autres » présumés « acteurs du dossier » soient également présents à l’audience, sans s’avancer plus avant, tout en évoquant le nom de M. Falcone.

Tous les proches de Charles Pasqua sont poursuivis pour des détournements d’argent lors de la vente d’équipements de police à l’étranger par la Société française d’exportation de matériels, systèmes et services du ministère de l’Intérieur (Sofremi), du temps où M. Pasqua était place Beauvau.

Charles Pasqua n’est pas concerné par l’ordonnance de renvoi du juge Philippe Courroye, qui s’est dessaisi au profit de la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à enquêter et à juger des délits commis par un ministre dans l’exercice de ses fonctions.

L’ancien ministre est mis en examen par les magistrats de la CJR dans cette affaire depuis octobre 2004.

M. Courroye avait clôturé en mars 2005 cette enquête ouverte en février 2001, en marge de l’affaire des ventes d’armes vers l’Angola dans laquelle apparaît également le nom de Pierre Falcone et qui était instruite par le même magistrat.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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