A quel point la DGSI traque les sources des journalistes ?

Mercredi 29 mai 2019

A quel point la DGSI traque les sources des journalistes ?

par Emmanuel Leclère publié le 29 mai 2019 à 12h25

Deux nouvelles « convocations » de journalistes du Monde et de Disclose hier et aujourd’hui. La série se poursuit mais la nature des affaires et donc des enquêtes est très différente.

Notre confrère du site d’investigation Disclose Michel Despratx pour l’affaire de la publication d’un document confidentiel sur les armes françaises vendues à l’Arabie Saoudite ayant servi à la guerre au Yemen (affaire pour laquelle notre collègue de la cellule investigation de Radiofrance a déjà été entendu ) a été entendu hier au siège de la DGSI à Levallois-Perret. Et aujourd’hui, c’est au tour de la Grande Reporter du Monde Ariane Chemin, cette fois dans l’un des volets de « l’Affaire Benalla ». A chaque fois, c’est la Direction Générale de la Sécurité Intérieure qui gère ces dossiers ouverts par le Parquet de Paris mais avec des méthodes à priori bien différentes.

Dans la première affaire qui concerne le Yemen, c’est le ministère des armées qui a porté plainte directement pour compromission du secret de la Défense Nationale . Sur le papier, les enquêteurs peuvent utiliser tous les moyens légaux à leur dispositions pour chercher ce que les militaires considèrent comme une taupe à partir des mails ou des données téléphoniques des journalistes. Chercher des sources quand il y a eu mise en danger d’une opération spéciale des service secret ne gène pas sur le principe les responsables syndicaux de la police que nous avons pu joindre. « Mais là », remarque l’un d’eux., « ça n’a rien à voir, ça concerne un document qui est vrai et c’est quand même très politique ».

Pour l’heure, personne ne sait jusqu’où sont allés les policiers de Levallois au siège de la DGSI pour tenter de remonter la source des journalistes qui ont décidé de mettre ce document classifié secret-défense sur la place publique. On est en enquête préliminaire, sous la direction du parquet anti terroriste qui gère ces affaires d’atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat. Et donc, pour l’instant, les mis en cause n’ont pas accès au dossier et à tous les actes d’enquêtes possibles effectués comme des écoutes, l’examen des fadettes etc. Lire la suite.

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