Addax a écarté ses lanceurs d’alerte avant de sombrer

Mardi 21 novembre 2017

Addax a écarté ses lanceurs d’alerte avant de sombrer

Sylvain Besson Publié mardi 21 novembre 2017 à 13:58, modifié mardi 21 novembre 2017 à 14:22.

L’entreprise pétrolière sino-genevoise ferme ses portes le 10 décembre, laissant 174 employés sur le carreau. Un document confidentiel révèle comment sa direction a évincé les cadres qui s’alarmaient de ses pratiques de corruption en Afrique

La direction chinoise d’Addax Petroleum a systématiquement mis à l’écart les cadres qui s’inquiétaient de ses versements de pots-de-vin en Afrique, licenciant les plus offensifs avec de généreux « parachutes dorés » destinés à acheter leur silence. C’est ce que révèle un document confidentiel du cabinet d’audit Deloitte, que s’est procuré Le Temps.

Visée début 2017 à Genève par une enquête pour corruption, Addax Petroleum avait accepté de verser 31 millions de francs au canton en juillet dernier au titre de réparations. Pékin a ensuite décidé de fermer cette filiale de son entreprise d’Etat Sinopec, officiellement pour réduire les coûts à la suite de la chute des prix du pétrole. Les bureaux genevois d’Addax fermeront début décembre et les 174 employés seront licenciés.

Cette fin abrupte nourrit l’amertume à l’interne sur le comportement de la direction, accusée d’avoir sabordé un fleuron de l’industrie pétrolière genevoise.

Aujourd’hui, il apparaît que plusieurs cadres de l’entreprise avaient alerté leurs supérieurs sur les risques de corruption et leurs conséquences potentiellement fatales pour la survie d’Addax. Mais au lieu d’être écoutés, ils ont été limogés. Lire la suite.

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