Au Liban, la justice démunie face à l’intouchable secret bancaire

Samedi 15 janvier 2022

Au Liban, la justice démunie face à l’intouchable secret bancaire

Le procureur adjoint à la Cour de cassation, qui enquête sur le patron de la Banque du Liban, Riad Salamé, a été interrompu en pleine perquisition.

Par Benjamin Barthe Publié aujourd’hui à 10h57

Au Liban, pays en pleine débâcle économique, où la monnaie a perdu plus de 90 % de sa valeur, le « parti des banques » ne recule devant rien pour préserver ses secrets. Et les tactiques les plus grossières sont employées pour empêcher la justice de mettre son nez dans les affaires de la nomenklatura politico-financière, responsable de la faillite de l’Etat. La scène, digne d’un mauvais polar, qui s’est déroulée mardi 11 janvier au matin, au siège d’une des plus grandes banques du pays, à Beyrouth, en fournit un exemple.

Jean Tannous, procureur adjoint à la Cour de cassation, qui enquête sur Riad Salamé, le patron de la Banque du Liban (BDL), soupçonné de blanchiment et de détournement de fonds, espérait ce jour-là frapper un grand coup. Six établissements financiers devaient être simultanément perquisitionnés par la police judiciaire.

Cette opération devait permettre de récupérer des relevés des comptes de Raja Salamé, le frère du grand argentier libanais, patron d’une société nommée Forry. Une procédure menée en réponse à une demande d’entraide de la justice helvétique, qui suspecte cette obscure société de courtage, disposant d’un compte en Suisse, d’avoir servi de paravent au siphonnage d’au moins 200 millions de dollars de la BDL. Lire la suite.

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