Avant le G20, des manifestants parisiens démantèlent « un paradis fiscal »

Dimanche 29 mars 2009

Monde

Publié le 28/03/2009 à 12:36 - Modifié le 28/03/2009 à 19:20 Le Point.fr

Avant le G20, des manifestants parisiens démantèlent « un paradis fiscal »

Avant le sommet du G20 prévu jeudi à Londres, plusieurs manifestations se sont déroulées simultanément samedi dans plusieurs capitales européennes - notamment à Londres, Paris, Berlin et Francfort - essentiellement à l’appel de mouvements issus de la mouvance altermondialiste.

Dans la capitale française, plusieurs centaines de personnes, 400 selon la police et 700 selon les organisateurs, ont notamment procédé au "démantèlement symbolique d’un paradis fiscal". Celui-ci avait été symboliquement installé près de la place de la Bourse, sur le trajet du cortège : mini-plage de sable, deux palmiers en pot, deux transats occupés par des hommes en tongs et chemise à fleurs.

Décidés à montrer « combien il est facile d’en finir avec un paradis fiscal », les organisateurs ont ensuite démantelé leur installation en ramassant le sable avec trois pelles. Des billets factices de 5.000 euros barrés de la mention « net d’impôt » ont aussi été répandus par terre ou lancés en l’air. Derrière une banderole proclamant « G20 : les peuples avant les banquiers. Nous ne paierons pas leur crise », le cortège a défilé pendant deux heures de la place de l’Opéra à la place des Victoires, proche de la Banque de France. Quelque 30 organisations ont appelé à manifester, dont Agir ensemble contre le chômage, Attac, la Ligue des droits de l’homme, le DAL, le Mrap, la FSU ou Solidaires (syndicats Sud), soutenues par des partis de gauche (NPA, Parti de gauche, PCF ou les Verts). « G20, sommet des injustices », "paradis fiscaux, paradis d’escrocs« , »ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise du capitalisme, c’est au patronat de payer leur crise« , pouvait-on lire sur des pancartes. Deux manifestants s’abritaient de la pluie sous des parapluies portant l’inscription »Chômage année noire".

Selon Pierre Khalfa de Solidaires, « le G20 va colmater les brèches du système financier sans remettre en cause la place de l’industrie financière ni le partage des richesses ». "Il ne suffira pas que le G20 fasse une petite liste noire de paradis fiscaux excluant la Suisse ou le Luxembourg, il faudra s’en prendre aux utilisateurs, qui existent aussi à Paris, comme BNP Paribas ou Lagardère", a commenté Jean Merckaert du Comité catholique contre la faim et pour le développement. La crise se traduit « dans les pays riches par de nouvelles formes de bidonvilles, d’habitations précaires que nous croyions révolues », a souligné Jean-Baptiste Eyraud de Droit au logement. Quant à Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, il a, lui, appelé à « tourner la page de la financiarisation » et à « ne pas s’en tenir à deux-trois sparadraps », tandis que Francis Wurtz (Front de gauche) s’est déclaré convaincu que les projets du G20 relevaient « du traitement homéopathique » et que le gros de la crise était « à venir ».

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