Contes nippons

Mercredi 26 mars 2008

Le livre

Contes nippons

L’affaire grinçait dans l’histoire du chiraquisme, comme une porte mal fermée. La rumeur du compte bancaire du président Chirac au Japon.

Pour en finir avec les doutes et les tausses pistes, Nicolas Beau et notre collaborateur Olivier Toscer, pendant deux ans, ont enquêté sur ces terres brumeuses où se croisent services secrets, banquiers japonais, courtisanes, financements politiques douteux, journaliste disparu dans les eaux de Polynésie, mafieux russes ou nippons, Danièle Mtterrand et petits arrangements entre faux-amis.

Et l’incontournable Philippe Rondot, galonné prince de l’espionnage, graphomane compulsif qui, dans ses notes sur l’affaire Clearstream, reconnaît que nos services spéciaux ont bien enquêté sur un compte de Jacques Chirac dans une banque de Tokyo. Pas un « hypothétique » compte, un vrai de vrai. Il avoue même aux juges que ce compte a été ouvert en 1992. Malgré les dénégations de l’intéressé, les deux journalistes décortiquent et enrichissent ce conte mirifique par de nouveaux documents, des témoignages exclusifs qui pourraient bien ébranler la conviction des plus sceptiques. Ils tissent à méticuleusement la toile qui éclaire les relations singulières d’un président avec l’Empire du Soleil-Levant, ses sumos, ses artistes, ses hôtels de luxe, une tranche de vie qu’on aurait voulu imaginer plus limpide.

Comme une rose un matin de printemps…

« L’Incroyable Histoire du compte japonais de Jacques Chirac », par Nicolas Beau et Olivier Toscer, les Arènes, 256 p., 19,80 euros.

Serge Raffy

© Le Nouvel Observateur

Publié avec l’aimable autorisation du magazine le Nouvel Observateur.

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