Contrats gaziers en Iran : le DG de Total en garde à vue

Mardi 15 mai 2007 — Dernier ajout vendredi 18 mai 2007

Contrats gaziers en Iran : le DG de Total en garde à vue

mercredi 21 mars 2007, 14h05

PARIS (AP) - Un mois et demi après sa nomination à la tête de Total, Christophe de Margerie, directeur général du groupe, a été placé mercredi matin en garde à vue à la brigade financière à Paris pour des faits de corruption présumée en Iran lors de l’attribution d’un contrat d’exploitation de gaz en Iran en 1997. Sa garde à vue peut durer 48 heures. Total a précisé que deux autres responsables étaient également convoqués par les enquêteurs.

Les juges d’instruction Philippe Courroye et Xavière Simeoni sont saisis depuis décembre 2006 d’une enquête, visant implicitement Total, sur des faits d’« abus de biens sociaux » et de « corruption d’agents publics étrangers » commis entre 1996 et 2003.

Mercredi matin, Total a assuré ses « collaborateurs de sa complète solidarité » et a affirmé que les contrats signés en 1997 entre Total et la National Iranian Oil Company (NIOC) pour l’exploitation du gisement du gisement de gaz de Pars « ont été signés dans le respect de la loi ».

Ce contrat d’exploitation en joint venture dans les eaux du Golfe arabo-persique s’est développé avec deux autres sociétés, la Russe Gazprom et la Malaisienne Petronas. A l’époque, M. De Margerie était directeur Moyen-Orient du groupe.

L’enquête française fait suite à une dénonciation officielle des autorités judiciaires suisses qui ont transmis à la France un certain nombre de documents. La justice helvétique, qui enquête sur des faits de blanchiment, a bloqué près de 9,5 millions de francs suisses se trouvant sur deux comptes d’un intermédiaire suisse d’origine iranienne.

En mars 2006, les autorités judiciaires suisses avaient demandé, via une commission rogatoire adressée à la France, de perquisitionner au siège du groupe Total dans le cadre de cette enquête sur des faits présumés de blanchiment.

Dans un communiqué, Total se dit « confiant que la justice établira l’absence d’infraction » et « réaffirme qu’il exerce ses activités dans le respect des lois et selon son code de conduite et ses valeurs et ce, quelques que soient la difficulté et la complexité de ses métiers ». Dans le contrat iranien, a-t-on assuré au service de presse, « seul l’intérêt industriel a guidé l’action du groupe ».

Les faits présumés d’« abus de biens sociaux » concernent la période allant de 1996 à 2000, et ceux de « corruption d’agents publics étrangers » pour celle courant de 2000 à 2003.

En octobre 2006, Christophe de Margerie ainsi qu’un responsable de Total, aujourd’hui à la retraite, ont été mis en examen dans le volet pétrole contre nourriture par le juge Courroye. Total est soupçonné d’avoir mis en place un système de commissions occultes afin de bénéficier de marchés pétroliers mais également d’avoir contourné l’embargo des Nations unies contre l’Irak.

Par ailleurs, le groupe est actuellement jugé devant le tribunal correctionnel de Paris avec d’autres prévenus dans le cadre du naufrage du pétrolier Erika.

Le décret de nomination au poste de procureur de la République de Nanterre (Hauts-de-Seine) de Philippe Courroye a été publié mardi au Journal officiel. Le magistrat peut continuer à instruire ses affaires tant qu’il n’est pas installé officiellement à son nouveau poste, a-t-on indiqué de sources judiciaires.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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