Credit Suisse : en Algérie, les habitudes helvétiques de figures de l’Etat militaire

Mercredi 23 février 2022

Credit Suisse : en Algérie, les habitudes helvétiques de figures de l’Etat militaire

Par Le Monde Publié aujourd’hui à 06h00, mis à jour à 16h21

Enquête « Suisse Secrets » | L’ancien président Bouteflika, l’ancien ministre de la défense Khaled Nezzar et des grands noms de la lutte pour l’indépendance ont détenu des comptes à Zurich.

Au terme de dix ans de procédures, le général Khaled Nezzar, 84 ans, pourrait être renvoyé devant un tribunal suisse pour répondre d’accusations de « complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». Khaled Nezzar, ancien ministre de la défense, était l’un des hommes forts du régime, en 1992, au début de la guerre civile qui a ensanglanté le pays dans les années 1990. Si ses avocats ont assuré qu’il viendrait se défendre en cas de renvoi de l’affaire devant le Tribunal fédéral, son ultime audition par le ministère public, début février, vient clore la relation particulière qu’entretenait l’octogénaire avec le pays helvétique.

Le général y avait ses habitudes. L’enquête « Suisse Secrets » révèle qu’il détenait un compte bancaire chez Credit Suisse, actif de février 2004 à mai 2013. L’ancien chef de l’armée algérienne était pourtant dans le collimateur du Tribunal fédéral depuis 2011, la juridiction l’ayant déjà déclaré, à cette date, passible de poursuites pour « crimes contre l’humanité ». En dépit de ces allégations publiques, la banque suisse n’a pas jugé utile de tenter d’en savoir plus, poursuivant sa relation commerciale avec l’ancien homme fort du système algérien. Lire la suite.

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