Denis Gautier-Sauvagnac dans l’œil de la justice

Lundi 1er octobre 2007

lundi 1 octobre 2007, mis à jour à 14:53

Justice

Denis Gautier-Sauvagnac dans l’œil de la justice

Gilles Gaetner

Du 1er janvier 2000 au 30 avril 2007, 700 000 euros ont été retirés, chaque année, en moyenne, des caisses de l’UIMM, une puissante fédération patronale. C’est ce que révèle le Tracfin dans un rapport de trois pages.

En 2000, 700 000 euros. En 2001, 900 000 euros. En 2002, 700 000 euros. En 2003, 600 000 euros. En 2004, 600 000 euros. En 2005, 700 000 euros. En 2006, 1 million d’euros. Et enfin, du 1er janvier au 30 avril 2007, 400 000 euros… seulement. C’est à partir de ces sommes ahurissantes recensées dans un rapport de 3 pages du Tracfin – organisme de lutte contre le blanchiment d’argent - que le Parquet de Paris a décidé la semaine dernière d’ouvrir une enquête préliminaire pour connaître les raisons qui ont poussé l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) à effectuer de tels retraits d’argent.

Un scandale de grande ampleur ?

En tout, en sept ans, quelque 5,64 millions d’euros se sont évaporés des caisses de l’UIMM présidée par Denis Gautier-Sauvagnac.

Comment ? Tout simplement, une personne, trois, quatre fois par mois présentait à une agence parisienne de la BNP un chèque au nom de l’UIMM, revêtu d’une double signature, celle de Denis Gautier-Sauvagnac et celle d’une administratrice de la fédération professionnelle. Ce petit jeu aurait pu durer longtemps si un employé de la BNP, intrigué par ces retraits en liquide, dont certains atteignaient 200 000 euros, n’avait alerté le Tracfin.

Interrogé par les membres de cette cellule, Denis Gautier-Savagnac a fourni trois explications à ces retraits :

1 - La récompense de salariés méritants de la métallurgie. 2 - Le paiement d’actions de formation. 3 - Le versement de subventions à des associations proches de l’ UIMM.

Le Parquet de Paris, guère convaincu par ces explications, a diligenté une enquête préliminaire à la Brigade financière de la préfecture de Police pour abus de confiance.

Si, d’aventure, les investigations de la PJ démontraient que les 5,64 millions d’euros retirés des caisses de l’UIMM ont profité à quelques syndicats pour acheter la paix sociale, c’est un scandale de grande ampleur qui rejaillirait sur l’ensemble des partenaires sociaux.

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