Gautier-Sauvagnac : Le parquet saisi

Vendredi 28 septembre 2007

Jeudi 27 Septembre 2007

Gautier-Sauvagnac : Le parquet saisi

Par Matthieu VERRIER

leJDD.fr

L’enquête sur d’éventuelles malversations de Denis-Gautier Sauvagnac, haut responsable du Medef, a été transmise au parquet de Paris. Celui-ci devra déterminer si les retraits en liquide de 5,6 millions d’euros en sept ans, constituent un abus de confiance. Le responsable patronal invoque les œuvres sociales de la métallurgie.

Une enquête préliminaire a été ouverte mercredi pour faire la lumière sur les retraits en liquide effectués par Denis Gautier-Sauvagnac sur le compte de l’Union des industries des métiers de la métallurgie (UIMM). Le parquet de Paris engage donc une procédure pour « abus de confiance » à l’encontre du haut responsable du Medef, qui mène en ce moment la négociation avec les syndicats sur la pénibilité du travail.

« DGS », président de l’UIMM depuis 2006, nie toute implication. « Nous n’avons rien à voir, ni de près, ni de loin, avec des malversations qui relèvent de Tracfin », a-t-il simplement déclaré hier à la presse. Le Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) est le service du ministère de l’Economie et des Finances chargé de lutter contre le blanchiment d’argent. Les malversations ont été découvertes par cette cellule après avoir qu’elle eut été alertée par la BNP.

"Je ne suis pas allé en personne à la banque"

De 2000 à 2007, des retraits en liquide ont été régulièrement effectués sur les comptes de l’UIMM, par Denis Gautier-Sauvagnac ou ses collaborateurs. Les opérations pouvaient aller jusqu’à 200 000 euros, révélait Le Figaro mercredi. En sept ans, 5,6 millions d’euros seraient ainsi sortis de la banque. Intriguée, la BNP a interrogé son client sur les motifs de ces débits. Le patron invoquait alors les « œuvres sociales de la métallurgie », en particulier l’aide aux retraités et malades de ce secteur. L’établissement a transmis, il y a deux ans, le dossier au Tracfin, comme le prévoit la loi. Le cabinet de Christine Lagarde précise que la cellule anti-blanchiment a agi en toute indépendance, sans instruction de la ministre de l’Economie. La cellule peut en effet saisir la justice sans son aval.

Denis Gautier-Sauvagnac, 64 ans, se défend de s’être rendu au guichet. « Je ne suis pas allé en personne à la banque, cette information est totalement fausse et je réserve toute autre information aux autorités compétentes qui me le demanderont », a-t-il clamé mercredi.

Il sait désormais à qui il devra répondre : la brigade financière.

2007 © Le Journal du Dimanche

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