La Suisse transmet à l’Italie des informations sur de mystérieux comptes de la banque du Vatican

Lundi 26 janvier 2015

Blanchiment mardi 27 janvier 2015

La Suisse transmet à l’Italie des informations sur de mystérieux comptes de la banque du Vatican

Par Denis Masmejan

Le Tribunal pénal fédéral rejette pour l’essentiel le recours de l’Institut pour les œuvres de religion, la « banque du pape »

La « banque du Vatican », l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), dispose de plusieurs comptes en Suisse qui intéressent de très près la justice italienne. Les procureurs de la République du Tribunal de Rome suspectent que ces comptes ont été utilisés au profit de tiers et dans des buts étrangers aux activités normales de l’IOR. Ils ont ouvert une enquête pour blanchiment d’argent – qui ne vise cependant pas l’IOR lui-même, mais des particuliers – et vont désormais pouvoir en apprendre beaucoup plus.

La Suisse vient en effet de leur transmettre la plupart des renseignements qu’ils cherchaient sur ces comptes où, dans des banques à Zurich et à Lugano, auraient transité, entre 2006 et 2007, des fonds d’origine douteuse appartenant à un entrepreneur du bâtiment italien.

C’est un prélat italien, aujourd’hui nonagénaire, qui aurait permis l’utilisation des comptes de l’IOR. Déjà éclaboussée lors du scandale du Banco Ambrosiano, dans les années 1970-1980, la banque du Vatican a continué à être montrée du doigt depuis. Elle a souvent été soupçonnée d’être un refuge pour les évadés fiscaux italiens, avant de faire l’objet, aujourd’hui, d’une reprise en main.

[…] Les enquêteurs recevront donc toutes les informations réunies en Suisse par le Ministère public du canton du Tessin, chargé de l’exécution de la commission rogatoire. Les documents d’ouverture des comptes, l’identité des titulaires et des ayants droit économiques, l’état des comptes aux périodes déterminantes ont ainsi été remis aux autorités italiennes.

Les deux procureurs de Rome chargés de l’enquête s’intéressent plus particulièrement à un virement de 350 000 euros. Ils ont en main une lettre indiquant qu’il s’agirait d’une donation. Les magistrats sont convaincus, au contraire, que l’opération est un paravent destiné à dissimuler une partie des 4,2 millions provenant d’infractions commises en lien avec le rachat d’une société. Lire la suite sur le site du journal Le Temps.

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