La face cachée de la Sofremi, la société du ministère de l’Intérieur
11.10.07 Le procès des réseaux de la vieille garde gaulliste qui s’est ouvert le 8 octobre à Paris, avec Pierre Falcone et Pierre-Philippe Pasqua (le fils de Charles) en vedette, devrait prochainement permettre de lever un coin du voile sur les turpitudes de la Sofremi ; la Société française d’exportation des matériels et des systèmes du ministère de l’Intérieur. Car au-delà de son rôle dans les trafics d’armes vers l’Angola, pour lesquels comparaissent aujourd’hui ces personnalités, cette Sofremi a été le principal vecteur de rétro-commissions ponctionnés dans de nombreux grands contrats, au Brésil, au Koweit ou en Argentine. Comme l’indique le document confidentiel que nous vous proposons de télécharger…
Il s’agit d’une ordonnance de soit-communiqué du juge Philippe Courroye du 7 octobre 2003, qui transmet au procureur de la république ses conclusions sur la Sofremi.
Le document synthétise l’intégralité des investigations sur la société, débutées en mars 2001, et détaille scrupuleusement : ses intermédiaires, ses relations avec des structures offshore, et ses astuces comptables pour permettre de considérables retraits en argent liquide.
Outre Jean-Charles Marchiani, Iskandar Safa, Pierre Falcone, Pierre-Philippe Pasqua ou Bernard Guillet, diverses personnalités du monde des affaires apparaissent par ailleurs dans le sillage des activités de la Sofremi.
C’est le cas d’Eric Desmarets, frère de Thierry Desmarets patron de Total, et gérant du cabinet de conseil Stratégies et Synergies International. C’est également le cas de cadres financiers du groupe Gec Alstom.
Ainsi, le tribunal correctionnel de Paris, en faisant le procès de réseaux politiques appartenant au passé (Etienne Léandri, grand architecte de leur dimension financière, est décédé en 1995) devra également examiner la spécificité des systèmes de financement mis en œuvre sur les marchés internationaux de la sécurité et de la défense.
La Sofremi, créée en mars 1986, a été détenue à 35% par l’État français. Officiellement, au regard de son objet, le ministère de l’Intérieur exerçait une tutelle sur la société.
Cependant, entre 1991 et 1997, période où les malversations ont été les plus importantes, deux hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie et des finances siégeaient également à son conseil d’administration, en présence de huit représentants des industriels de la défense, d’un représentant du ministère de la Défense et d’un représentant du ministère des Affaires étrangères.
Depuis 2001, l’essentiel des activités de la Sofremi a été placée sous la houlette d’une nouvelle structure, Civipol Conseil.
Langue du document : Français Identification : En-tête et marques du TGI de Paris ; Signature du Juge Courroye
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