La justice américaine signe l’ordre d’extradition de Manuel Noriega vers la France, son avocat dépose un recours

Mercredi 18 juillet 2007

Europe

La justice américaine signe l’ordre d’extradition de Manuel Noriega vers la France, son avocat dépose un recours

AP | 18.07.2007 | 00:09

La justice américaine a signé mardi l’ordre d’extradition de l’ancien dictateur panaméen Manuel Noriega vers la France après la fin en septembre de sa condamnation pour trafic de drogue aux Etats-Unis.

En 1992, Noriega, 71 ans, a été condamné en Floride à 40 ans de prison pour trafic de drogue et extorsion de fonds. Il doit être libéré le 9 septembre et devait se rendre immédiatement au Panama, où il est accusé d’avoir assassiné deux adversaires politiques.

Son avocat, Frank Rubino, a estimé que l’ancien dictateur ne pouvait pas être extradé vers la France. « Les Etats-Unis n’ont pas le pouvoir ou l’autorité d’envoyer le général Noriega ailleurs qu’au Panama », a-t-il affirmé.

Manuel Noriega avait auparavant été déclaré prisonnier de guerre par un juge, son sort est donc régi par la Convention de Genève, a précisé l’avocat. Dans ce cadre, il doit retourner dans son pays immédiatement après avoir purgé sa peine, selon Frank Rubino.

L’avocat a ajouté que la France devait déposer un recours auprès du Panama pour obtenir son extradition. Lui-même s’opposera la semaine prochaine à toute extradition des Etats-Unis vers la France. Une audience est prévue sur cette question.

En France, Manuel Noriega a été condamné par contumace en 1999 à dix ans d’emprisonnement pour blanchiment d’argent et à une amende de 75 millions de francs. En cas d’extradition, il serait rejugé.

Les Etats-Unis avaient envahi le Panama en décembre 1989 pour renverser l’ancien dictateur, au pouvoir depuis huit ans. Manuel Noriega s’était réfugié à l’ambassade du Vatican. L’armée américaine l’en avait délogé en diffusant du hard rock.

Le détenu a également été condamné à deux peines de vingt ans de prison au Panama pour le meurtre de deux opposants politiques : Hugo Spadafora, en 1985, et le commandant Moises Giroldi, en 1989.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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