Lafarge en Syrie : demande d’enquête sur le rôle de la DGSI

Dimanche 28 octobre 2018

Lafarge en Syrie : demande d’enquête sur le rôle de la DGSI

Par Laurent Léger, publié le 28/10/2018 à 18:40 , mis à jour à 18:40

Les avocats du cimentier demandent que le rôle du renseignement intérieur soit éclairci afin d’éviter toute partialité.

Les avocats de Lafarge ont fini par se poser des questions sur la DGSI, en compulsant les dizaines de milliers de pages d’archives qu’ils ont remises à la justice dans le cadre du dossier ouvert pour financement du terrorisme et élargi à la complicité de crimes contre l’humanité à propos de l’usine syrienne du groupe et en décortiquant les auditions des mis en examen et des témoins. Ils ont tiqué en constatant que deux policiers de ce qui s’appelait alors la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur, qui deviendra la DGSI en mai 2014) avaient assisté au comité exécutif de Lafarge en avril 2012.

Leur présence figure ainsi sur un document « confidentiel », consulté par L’Express, intitulé : « Préparation du Comité exécutif du 6 avril 2012 ». A l’ordre du jour, entre divers points techniques comme le calcul des bonus ou l’examen du programme de développement durable Ambitions 2020, est programmé un topo réalisé par le directeur de la sûreté de Lafarge sur la « protection de l’information », incluant une partie sur la Syrie : « suivi des indicateurs de changement de stade d’alerte, plan d’évacuation prêt pour les expatriés encore présents ».

« Deux fonctionnaires de la DCRI », note ainsi le document, doivent participer à ce point « sûreté » devant la direction du géant du ciment ce 6 avril 2012. L’un est présenté comme un spécialiste de la protection de l’information (Monsieur H. - son identité figure noir sur blanc sur le document), l’autre comme « correspondant Lafarge sur les aspects intelligence économique (branche industrielle BTP au sein de la DCRI) » (Monsieur D.). Lire la suite.

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