Le Liechtenstein liquide ses milliers de sociétés offshore, et s’en porte très bien

Mercredi 6 avril 2016

Le Liechtenstein liquide ses milliers de sociétés offshore, et s’en porte très bien

Sylvain Besson Publié mardi 5 avril 2016 à 18:15.

L’ancien royaume des sociétés boîte aux lettres se réinvente, sans l’évasion fiscale. Et se délecte discrètement des malheurs du Panama

Un vrai massacre, une purge drastique au nom de la transparence financière. En cinq ou six ans, le Liechtenstein a vu disparaître la moitié des sociétés boîtes aux lettres qui faisaient sa douteuse réputation de paradis fiscal.

« Nous sommes passés de 90’000 sociétés environ à 40’000 aujourd’hui », articule Katja Gey, qui pilote la diplomatie fiscale de la Principauté.

Au moment où les révélations des Panama Papers ébranlent le monde offshore, le Liechtenstein semble montrer un chemin différent. Une marche forcée vers la conformité qui lui permet de regarder de haut non seulement le retardataire panaméen, mais aussi la Suisse dont il fut longtemps le satellite.

Longtemps, le minuscule pays coincé entre la Suisse et l’Autriche a été, avec Panama, le spécialiste du commerce de gros de sociétés offshore. Pour trois mille francs par an, le client européen – typiquement un patron de PME possédant un million non déclaré – pouvait créer sa fondation liechtensteinoise. Elle lui permettait d’éviter l’impôt européen sur l’épargne des non-résidents. Et seul le nom de la fondation apparaissait sur les documents bancaires, une précaution qui rassurait les évadés fiscaux.

Les banques suisses commandaient ces sociétés par dizaines à des fiduciaires liechtensteinoises, sorte de notaires qui faisaient naître les sociétés d’un coup de tampon et signaient chaque année le bilan de la fondation. L’Etat liechtensteinois prélevait 1000 francs par société, ce qui lui garantissait environ 90 millions de revenus annuels.

La manne s’est largement tarie aujourd’hui. Lire la suite.

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