Le Mozambique tente de freiner l’exploitation illégale de ses forêts par des entreprises chinoises

Mercredi 26 avril 2017

Compte rendu

Le Mozambique tente de freiner l’exploitation illégale de ses forêts par des entreprises chinoises

Depuis mars, 150 000 mètres cubes de bois ont été saisis. Du jamais vu dans ce pays d’Afrique australe où l’appétit de la Chine fait planer une menace de déforestation.

Le Monde.fr avec AFP Le 26.04.2017 à 11h27

[…] Espèces menacées

Car la déforestation menace la forêt tropicale qui recouvre plus de la moitié de la superficie de ce pays d’Afrique australe, largement nourrie par l’insatiable appétit de la Chine pour son bois, notamment ses espèces les plus rares.

Depuis plusieurs années, l’exploitation incontrôlée voire totalement illégale pèse de plus en plus lourdement sur l’équilibre de l’écosystème forestier local, au point que certaines espèces sont désormais menacées d’extinction.

Dans une récente étude, l’ONG londonienne Environmental Investigation Agency (EIA) a évalué à au moins 93 % la part illégale de l’exploitation forestière au Mozambique.

« Ces cinq dernières années, le trafic du bois a augmenté », reconnaît lui-même le ministre mozambicain de l’Environnement, Celso Correia. « C’est devenu un défi majeur pour le pays. »

La corruption, la faiblesse de l’arsenal législatif et l’inefficacité de l’administration, auxquelles s’ajoute le manque criant de ressources financières du pays, l’un des plus pauvres du continent africain, expliquent pour une large part ce phénomène.

La guerre du bois est déclarée

« Nous sommes confrontés au crime organisé », explique le ministre Correia, « nous devons donc livrer une autre guerre, que des institutions normales ne sont pas en mesure de remporter ».

L’enjeu est considérable. Celso Correia estime que l’abattage illégal coûte chaque année plus d’un demi-milliard de dollars à son pays. Soit près de 3,5 % de son produit intérieur brut, qui était de 14,7 milliards en 2015 selon la Banque mondiale.

[…] Le jeu en vaut largement la chandelle aux yeux des autorités. Elles qualifient de « vol au grand jour » l’exportation de bois brut pour à peine 5 dollars un mètre cube qui est ensuite revendu à plus de 300 dollars sur le marché international. Lire la suite.

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