Le groupe Wagner dit qu’il va former des « miliciens » pour défendre la Russie

Vendredi 11 novembre 2022

Le groupe Wagner dit qu’il va former des « miliciens » pour défendre la Russie

Agence France-Presse

11 novembre 2022 à 14h00

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé vendredi que son organisation allait former des miliciens et construire des fortifications dans deux régions de Russie frontalières de l’Ukraine.

« La compagnie militaire privée Wagner aide et va aider la population des territoires frontaliers (de l’Ukraine) à recevoir une formation, à construire des installations, à préparer les gens et à organiser des milices », a indiqué M. Prigojine, cité par le service de presse de sa société Concord.

Il n’a pas publié plus d’éléments pour prouver ses dires.

Selon lui, ces nouvelles activités ont débuté dans les régions russes de Belgorod et de Koursk, touchées régulièrement ces derniers mois par des tirs attribués par Moscou à l’armée ukrainienne.

L’objectif, d’après M. Prigojine, est de construire « des ouvrages fortifiés et des centres de formation de miliciens dans les régions frontalières ». « Qui veut la paix, prépare la guerre. Il faut toujours être prêt à défendre sa terre », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, le chef de Wagner avait déjà mentionné ce projet, en assurant qu’il allait le financer seul, sans aide de l’Etat russe.

Depuis 2014, les mercenaires du groupe Wagner sont accusés de servir les intérêts du régime de Vladimir Poutine dans de nombreuses zones de conflit, allant de la Syrie à l’Ukraine, en passant par l’Afrique et l’Amérique du Sud.

Ces derniers mois, le groupe opère activement sur le front ukrainien, en soutien de l’armée russe. Il est accusé d’avoir fait le tour des prisons de Russie pour recruter des détenus pour combattre, en échange de réductions de peine.

En septembre, Evguéni Prigojine, 61 ans, a reconnu avoir fondé cette organisation paramilitaire après des années de déni. Cette semaine, il s’est aussi vanté d’avoir mené des opérations d’influence électorale aux Etats-Unis.

Désormais, il opère pleinement en Russie à visage découvert, signe d’une certaine montée en puissance depuis l’offensive du Kremlin en Ukraine et le début d’une mobilisation militaire dans le pays face aux défaites de Moscou sur le front.

En octobre, Evguéni Prigojine a ainsi ouvert, dans un immeuble de verre de Saint-Pétersbourg, le « QG » du groupe Wagner.

Ce dernier a été inauguré officiellement début novembre, mais Evguéni Prigojine a affirmé que les autorités de Saint-Pétersbourg avaient refusé de lui délivrer un permis d’exploitation.

Face à ce refus, M. Prigojine a accusé jeudi le gouverneur de Saint-Pétersbourg, Alexandre Beglov, de soutenir les intérêts des « nationalistes ukrainiens qui tuent des Russes ». Les deux hommes sont en conflit de longue date.

Agence France-Presse

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