Le pétrole congolais d’Elf, huile de la Françafrique

Mardi 10 avril 2018

Le pétrole congolais d’Elf, huile de la Françafrique

La création de la société Elf avait pour but d’assurer l’indépendance énergétique de la France. Mais elle a aussi été utilisée comme un rouage essentiel de la Françafrique.

LE MONDE | 10.04.2018 à 11h04 • Mis à jour le 10.04.2018 à 11h11 | Par Jérémie Baruch

Le besoin était double pour la France. Au mitan du XXe siècle, il s’agissait d’une part de trouver de nouveaux canaux d’approvisionnement en hydrocarbures, à la suite de la crise du canal de Suez et à la détérioration de ses relations algériennes. Mais il fallait aussi trouver une solution au maintien de l’influence française dans les ex-colonies africaines, tout en contrecarrant les volontés marxistes-léninistes prônées par le parti au pouvoir dans la République du Congo.

Encouragée par la découverte, au Gabon voisin, d’importants gisements pétroliers, la France s’implante donc durablement au Congo, à travers la société publique française Elf-ERAP. La société, devenue Elf-Aquitaine en 1977, étend son influence dans les pays du golfe de Guinée, sous l’œil bienveillant de Jacques Foccart, secrétaire général à la présidence pour les affaires africaines et malgaches. « Monsieur Afrique », comme il était surnommé, s’appuie sur la structure et les largesses du groupe Elf pour organiser la politique africaine de la France. Il devient dès lors l’intermédiaire essentiel entre la France et les régimes africains, principal instigateur de la notion de « Françafrique », tandis qu’Elf se transforme en officine de barbouzes, bras du renseignement français en Afrique.

Elf, tête de pont de la diplomatie et de l’espionnage français

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