Les GAFAM, une concentration inquiétante

Samedi 5 août 2017 — Dernier ajout vendredi 4 août 2017

04 août 2017

Les GAFAM, une concentration inquiétante

Durant plusieurs décennies, le monde des médias de masse en France n’a cessé de débattre de la position dominante que le groupe Hersant tentait alors de prendre à travers l’Hexagone. La concentration dans l’économie des médias était alors considérée, par tout le monde, comme une menace directe au pluralisme, et donc à l’exercice quotidien, plein et entier, de la démocratie. Un tel débat a eu lieu dans tous la plupart des pays, comme en Italie, pour critiquer et contrer la montée en puissance de Berlusconi.

Aujourd’hui, au terme d’une décennie d’aveuglement numérique, la concentration de certains opérateurs est colossale, extrême, planétaire, et personne ne s’en émeut. Comme si, pour montrer son nombril sur le net, l’opinion avait cédé son droit de regard contre les sirènes du voyeurisme.

En moins de dix ans, Facebook a conquis plus de deux milliards d’usagers. Et ce feu de paille transnational a pris de vitesse les éditeurs et les juristes, rendus impuissants dans leur tentative de faire respecter l’état de droit.

Les choses bougent, en Europe. Les gouvernements à Berlin, Bruxelles et maintenant Londres et Paris ont compris l’ampleur de la menace, tant sur le plan juridique et démocratique qu’économique et fiscal. Le graphique ci-dessus montre la puissance de feu des grands opérateurs du Web, qui sont autant de paradis fiscaux, non pas virtuels, mais bien réels. Leur capitalisation en bourse dépasse désormais le PIB de la France. Par leur mode opératoire, les géants du WEB (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont réussi à renverser la charge du travail, en profitant de l’activité de leurs usagers pour accumuler du contenu à moindres frais de gestion et de personnel, et en retour ils concentrent par contre les revenus de ce travail et surtout de la publicité induite, sans payer réellement d’impôts en se cachant derrière la neutralité du net. Lire le graphique.

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