Les banques suisses tracent le microfinancement du terrorisme

Mardi 24 novembre 2015

Les banques suisses tracent le microfinancement du terrorisme

Comment repérer le financement du terrorisme quand il passe par des “money-transmitters“ ou des organismes de bienfaisance islamiques ?

De notre correspondant à Genève, Ian Hamel Publié le 24/11/2015 à 06:16 | Le Point.fr

Votre fils est parti faire le djihad ? Vous prévenez la police. Celle-ci se mettra immédiatement en relation avec la banque de votre enfant. Quelques heures plus tard, l’établissement financier signale que le jeune homme a effectué un retrait en Turquie. Le Money Laundering Reporting Office Switzerland (MROS), le bureau de communication en matière de blanchiment d’argent, prévient le pays concerné et le djihadiste en herbe est arrêté. C’est l’un des exemples donnés lors de la dernière conférence de l’Association romande des intermédiaires financiers (ARIF). Les financiers suisses, souvent accusés de ne pas être particulièrement regardants concernant l’argent déposé par leurs clients fortunés, se montrent en revanche très performants dès qu’il s’agit de traquer l’argent du terrorisme.

La Suisse, « lieu de transition »

Les raisons ? Dans son rapport de juin 2015 sur les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, l’Office fédéral de la police constate que la Suisse “ne constitue pas une cible prioritaire pour des groupes terroristes". Toutefois, la menace porte principalement “sur le financement d’activités terroristes commises à l’étranger, mais utilisant le secteur financier en Suisse comme lieu de transition“. Pour la finance helvétique, pas question de noircir son image en fermant les yeux sur cette menace. Mais si les affaires de fraude fiscale et de blanchiment portent sur des sommes conséquentes, celles liées au financement du terrorisme n’engrangent souvent que de très petites sommes. “La valeur médiane des valeurs signalées se situe autour de 250 francs suisses [230 euros]", constate le rapport de la police fédérale. Même si, pour un nombre limité de cas suspects, “le montant impliqué dépassait un million de francs suisses“. Lire la suite.

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