Liban : Le gouverneur de la banque centrale n’assiste pas à une nouvelle audience, selon la presse

Jeudi 31 mars 2022

Liban : Le gouverneur de la banque centrale n’assiste pas à une nouvelle audience, selon la presse

reuters.com | 31/03/2022, 14:50 | 446 mots

BEYROUTH (Reuters) - Le gouverneur de la banque centrale libanaise, Riad Salamé, ne s’est pas présenté jeudi à une audience à laquelle il avait été convoqué la semaine dernière après sa mise en examen pour enrichissement illicite, rapporte la presse libanaise.

Une nouvelle audience a été programmée en juin.

Riad Salamé avait le droit de ne pas assister à l’audience et d’y être représenté par son avocat, a précisé à Reuters Nizar Saghieh, avocat et directeur exécutif de l’ONG Legal Agenda.

Lors de cette audience, un de ses avocats a présenté les premiers éléments de la défense de Riad Salamé après sa mise en examen la semaine dernière par la juge Ghada Aoun, qui enquête sur sa gestion de la banque centrale libanaise, qu’il dirige depuis près de 30 ans.

Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de Riad Salamé.

Contacté par Reuters la semaine dernière après sa mise en examen, le gouverneur de la Banque du Liban avait démenti les accusations pesant contre lui, en rappelant que le rapport d’audit qu’il avait commandé avait démontré qu’aucun argent public n’avait contribué à sa fortune personnelle.

Son frère cadet, Raja Salamé, a été interpellé mi-mars et mis en examen pour complicité de blanchiment de corruption, des charges démenties par les deux hommes.

Selon la juge Ghada Aoun, cet aspect du dossier serait lié à l’achat d’appartements à Paris et à leur location, y compris à la banque centrale.

Un des avocats de Raja Salamé avait auparavant déclaré que les accusations d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent portées contre son client étaient infondées, jugeant qu’il s’agissait de « spéculations des médias ne reposant sur aucune preuve ».

Riad Salamé, 71 ans et aux commandes de la Banque du Liban depuis 1993, est considéré par de nombreux Libanais comme l’un des responsables de la crise économique et financière dans laquelle s’enfonce le Liban depuis 2019.

Ancien banquier d’affaires, il déclare que sa fortune est le fruit d’investissements effectués lorsqu’il travaillait pour Merrill Lynch, avant de rejoindre la banque centrale libanaise.

Outre les enquêtes sur son patrimoine au Liban, des enquêtes sont aussi en cours dans au moins cinq pays européens (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Monaco).

Eurojust, organe européen de coordination de la lutte contre la criminalité organisée, a annoncé lundi la saisie d’environ 120 millions d’euros d’actifs d’origine libanaise dans ces cinq pays et le parquet allemand a précisé que Riad Salamé faisait partie des suspects dans ce dossier.

(Reportage Enas Alashray et Timour Azhari ; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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