Paris : un journaliste mis en examen et écroué

Vendredi 30 mars 2007 — Dernier ajout jeudi 26 juillet 2007

Paris : un journaliste mis en examen et écroué

vendredi 30 mars 2007, 18h19

PARIS (AP) - Un journaliste, Marc Francelet, a été mis en examen jeudi soir et écroué dans le cadre d’une enquête sur des faits de blanchiment, d’escroquerie et de corruption, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

M. Francelet, placé mercredi en garde à vue, s’est vu signifier ces charges par le juge d’instruction Philippe Courroye qui l’avait déjà mis en examen dans l’affaire « pétrole contre nourriture », a-t-on précisé de même source. Collaborateur à l’hebdomadaire « Choc », il est soupçonné entre autres d’avoir escroqué les Assedic à hauteur de 150.000 euros entre 2001 et 2004 et d’avoir bénéficié de fonds d’origine suspecte d’une galerie d’art suisse, a précisé une source judiciaire.

M. Francelet, âgé d’une soixantaine d’années, se voit également reprocher des faits de corruption d’agent privé. En l’occurrence, il aurait reçu 150.000 euros d’un homme d’affaire libanais, Iskandar Safa, visé par un mandat d’arrêt dans une procédure instruite par le juge Courroye, pour qu’un journaliste écrive un article favorable sur celui-ci.

Des faits démentis vendredi soir par M. Safa. Dans un communiqué transmis par son avocat parisien, Me Pierre Haïk, l’homme d’affaires indique avoir prêté à deux reprises, et à sa demande, de l’argent à M. Francelet avec lequel il entretient des « relations amicales ». M. Safa aurait donc par « amitié désintéressée » payé la caution de 100.000 euros imposée à M. Francelet dans le dossier « pétrole contre nourriture », puis prêté 150.000 euros à son fils pour permettre l’acquisition d’un appartement.

Ces deux prêts « intervenus huit et dix mois après la publication de l’article du ’Point’ sont sans le moindre lien avec celui-ci », note Iskandar Safa qui « s’indigne d’être une nouvelle fois la cible d’accusations tendancieuses et mensongères », comme dans l’affaire des otages du Liban.

L’auteur de cet article, Jean-François Jacquier, journaliste à l’hebdomadaire « Le Point », a été entendu mercredi par les enquêteurs et a nié avoir perçu une quelconque somme d’argent. « Il n’a jamais donné d’argent à un journaliste », a déclaré Me Daniel Vaconsin, avocat de M. Francelet, à l’Associated Press. « Il a eu un rôle d’attaché de presse », a-t-il ajouté.

Sur les fonds provenant de la galerie suisse, Me Vaconsin assure qu’ils correspondaient à des « commissions » sur des ventes d’œuvres d’art pour avoir mis en relation vendeur et acheteur. Me Vaconsin a fait appel du placement en détention de son client et devrait déposer ce vendredi après-midi une demande de référé-liberté afin que cet appel soit examiné le plus rapidement possible.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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