Scandale au sommet des douanes

Dimanche 13 août 2017

Scandale au sommet des douanes

22h33 , le 12 août 2017

Au sommet des douanes, une poignée de cadres aurait piloté des importations illicites dans le but de gonfler les saisies. L’ex n°2 de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières vient d’être mis en examen.

Avis de forte tempête sur les douanes. Le 27 juillet, l’ex-numéro 2 de la DNRED, la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières, a été mis en examen notamment pour complicité d’importation de marchandises contrefaites. Selon nos informations, Erwan Guilmin, à l’issue de 12 heures d’audition dans l’affaire du faux café saisi au Havre en juillet 2015, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer aux douanes. Il a été discrètement exfiltré au Trésor, puis prié de rester chez lui sans affectation. « Beaucoup de choses ont été faites derrière son dos, réagit son avocat, Me Laurent Frank Lienard. Mon client est arrivé sur un système qui existait avant lui… »

[…] « La culture du résultat » aurait donné lieu à une série de dérives

L’affaire pourrait aussi cacher un autre scénario, une sorte de « grand secret » compromettant pour la DNRED. « L’histoire du café risque de mettre à jour une petite organisation, un système corrompu entre notre sein », confie au JDD une source haut placée, qui se dit « écœurée » de ce qu’une discrète enquête officieuse lui aurait permis de mettre à jour.

[…]

Au sein de la DNRED, "la culture du résultat" aurait donné lieu à une série de dérives. Selon notre source, il aurait d’abord été décidé d’intégrer dans les chiffres certaines saisies à l’étranger : "Principalement les saisies opérées via le réseau MAOC, quand on prévient une police étrangère qu’un bateau transporte de la marchandise illicite. Jusque-là, on ne les comptabilisait pas. On s’est mis à le faire pour gonfler nos chiffres". Dans le même temps, selon notre source, il aurait été décidé "d’inventer des informateurs" : "Sur certaines prises à l’étranger, il aurait été ainsi convenu de créer de faux aviseurs. » En jargon douanier, un "aviseur" est celui qui, en échange d’une information permettant une saisie de marchandises, perçoit des fonds en espèces. "Ce système est indispensable quand il est vertueux… mais si on se met à inventer des aviseurs, on peut sortir des espèces et c’est le début de toutes les dérives", estime la source.

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Par Laurent Valdiguié Suivre @Valdiguié

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