Secrets bancaires

Mardi 12 janvier 2010

Secrets bancaires

LE MONDE | 11.01.10 | 14h23 • Mis à jour le 12.01.10 | 10h16

Elle a gardé l’encombrant secret toute sa vie. Mais lorsqu’elle a appris, à 82 ans, que l’Etat allait lancer une grande opération de régularisation fiscale, la vieille dame s’est dit que le moment était venu de parler. A l’avocat qui la reçoit alors dans son élégant cabinet de Neuilly, Emilie S. raconte comment, en 1950, à 24 ans, elle a reçu en héritage, de la part d’un inconnu, 1,3 million de francs de l’époque (200 000 euros actuels), sur un compte en Suisse. L’inconnu avait fait la guerre de 1914 avec son père. Sans famille, il avait décidé de léguer sa fortune, mise à l’abri dans une banque genevoise, à « l’enfant » de l’ami connu dans les tranchées.

La « belle histoire » d’Emilie S., difficile à justifier auprès du fisc, même si celle-ci affirme n’avoir jamais, en un demi-siècle, osé toucher à ce drôle de cadeau, est loin d’être unique. Entre avril et décembre 2009, la cellule de régularisation des avoirs cachés à l’étranger par des contribuables français, installée par le ministre du budget, Eric Woerth, a suscité des confessions inattendues.

Bien sûr, parmi les 3 000 candidats à la repentance fiscale, figurent des tricheurs patentés. Des contribuables allergiques à l’impôt et à l’Etat qui, après avoir soustrait de l’argent au fisc des années durant, dans un monde bienveillant envers les paradis fiscaux, redoutent à présent d’être poursuivis et sanctionnés. Des fraudeurs attirés par les promesses du gouvernement, la clémence de l’administration fiscale, l’absence de poursuites pénales et, très souvent aussi, la perspective de bénéficier à l’avenir du bouclier fiscal instauré par le gouvernement Villepin en 2006.

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