« Suisse Secrets » : baisse de l’action du Crédit Suisse et demandes pour placer la Suisse sur liste noire

Mardi 22 février 2022 — Dernier ajout mercredi 23 février 2022

« Suisse Secrets » : baisse de l’action du Crédit Suisse et demandes pour placer la Suisse sur liste noire

Par Belga Lundi 21 février à 12h29

Le titre Crédit Suisse était secoué lundi matin à la Bourse helvétique, à la suite des révélations d’un consortium de médias internationaux selon lesquelles la banque aurait accepté pendant des années comme clients des autocrates, des trafiquants de drogue et d’êtres humains ainsi que des criminels de guerre présumés.

Des voix s’élevaient par ailleurs au niveau européen pour demander de placer la Suisse sur la liste noire des pays non-UE à haut risque en raison de leurs carences dans la prévention du blanchiment de capitaux.

Une « onde de choc » pour le Crédit Suisse

En milieu de matinée, l’action Crédit Suisse baissait encore de 0,7% à 8,2 francs suisses, après avoir perdu près de 2% dans les premiers échanges, alors que l’indice du marché suisse (SMI) s’affichait dans le vert (+0,33%).

Cette enquête « ne jette pas une bonne lumière sur le secteur de la banque privée en Suisse, même si ce dernier a évolué ces dernières années pour combattre la criminalité financière », selon des analystes de RBC Capital Markets. Pour un analyste de Swissquote, ces révélations « vont certainement secouer Crédit Suisse et lui envoyer une onde de choc, mais l’impact à moyen terme pour les autres acteurs bancaires devrait être limité ».

L’enquête, intitulée « Suisse Secrets », a été menée par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung avec les chaînes de télévision NDR et WDR, ainsi que d’autres partenaires internationaux, dont le journal britannique Guardian, le français Le Monde, l’américain New York Times ou le belge Le Soir.

Des « carences » dans la lutte contre le blanchiment d’argent

Ces nouvelles révélations poussent aussi certaines voix à demander d’inscrire la Suisse sur la liste de l’UE des pays qui, selon la Commission européenne, ne disposent pas d’une loi suffisamment forte contre le blanchiment d’argent.

« Les banques européennes et suisses ont des liens étroits. Les carences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent dans le secteur bancaire suisse posent donc également un problème pour le secteur financier européen », a fait observer l’eurodéputé Markus Ferber (PPE). À ses yeux, si les banques suisses n’appliquent pas correctement les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent, « la Suisse elle-même devient une juridiction à haut risque. »

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