Trusts : l’arme des fraudeurs

Dimanche 20 décembre 2009

Nº2354 SEMAINE DU JEUDI 17 Décembre 2009

Trusts : l’arme des fraudeurs

Le système est infiniment complexe, il a même été conçu pour perdre les gouvernements dans ses méandres. En un mot : imaginez un marchand d’art, riche de 20 milliards de dollars et désireux d’échapper à l’impôt. Il se rend chez un banquier des îles Caïmans et le déclare « trusty », c’est-à-dire mandataire, possesseur légal de tous ses biens. Lui, « ruiné », n’est plus soumis à l’impôt. La nouvelle fondation nomme les bénéficiaires, dont lui-même, de son propre argent défiscalisé et placé en Bourse. Pour cela, il faut un trusty, un protecteur qui le surveille, des conseillers et une armée d’avocats spécialistes des finesses légales pour optimiser le placement. Cela coûte cher - hors de portée d’un petit millionnaire français, médecin, dentiste ou notable héritier - mais le titre, caché dans le coffre-fort d’une banque des Caraïbes, restera à jamais anonyme, secret. Surtout, il a l’apparence de la légalité. Où se trouvent ces paradis ? Aux Etats-Unis, à Londres, dans les Caraïbes ou les pays du Commonwealth. Et ceux-là ne sont pas sur la liste grise de l’OCDE

Jean-Paul Mari

© Le Nouvel Observateur

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