Un député s’interroge sur la vente d’Alstom et le financement de la campagne de Macron

Jeudi 24 janvier 2019

Un député s’interroge sur la vente d’Alstom et le financement de la campagne de Macron

Économie|Erwan Benezet et Vincent Vérier| 24 janvier 2019, 19h49

Olivier Marleix, député LR d’Eure-et-Loir, a écrit au procureur de la République de Paris pour lui demander l’ouverture d’une enquête concernant la vente du pôle énergie d’Alstom en 2014. Il nous explique pourquoi.

Que va décider la justice ? Dans une lettre au procureur de la République de Paris, révélée la semaine dernière, le député Olivier Marleix (LR) demande la mise en œuvre d’une enquête sur les circonstances de la vente en 2014 du pôle énergie d’Alstom à l’Américain General Electric (GE), qui vient d’annoncer qu’il envisageait de supprimer jusqu’à 470 postes en France.

À l’époque, l’entreprise française était poursuivie pour des faits de corruption en Indonésie, par la justice américaine. Dans son courrier, le député rappelle que le candidat Macron, qui était au moment de la vente ministre de l’Économie, a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne ». Dans une interview exclusive pour Le Parisien - Aujourd’hui en France, il s’interroge sur le lien de cette vente avec le financement de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.

[…] Pourquoi mettez en cause Emmanuel Macron ?

Il agissait à l’époque en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée de François Hollande, puis comme ministre de l’Économie. Et c’est en tant que tel qu’il a pris des décisions administratives, et au final signé les autorisations de vente d’Alstom, Alcatel, Technip, etc. Des entreprises dont l’avenir est parfois mal engagé. Or il faut bien comprendre que toutes ces affaires s’inscrivaient dans un régime juridique spécifique du code du commerce, dicté par la protection des intérêts nationaux. Toutes nécessitaient des autorisations du ministre de l’Économie.

Dans la Commission d’enquête créée en 2017 sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », que j’ai présidée, nous n’étions pas forcément unanimes sur l’interprétation du rôle joué par Emmanuel Macron dans la vente d’Alstom. En revanche, nous l’étions pour dire que le processus manquait de transparence. Quant à la fusion Alstom-Siemens, elle semble de son côté tourner au fiasco.

Ces ventes ont-elles pu servir à des intérêts personnels ?

Elles n’ont en tout cas servi ni les intérêts nationaux, ni ceux des salariés. Je m’interroge donc sur ces ventes. Ont-elles pu aider au financement de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron ? Aucune promesse de l’époque n’a été tenue. À commencer par l’emploi. Rien que pour Alstom Power, on nous annonçait une création nette de 1000 emplois. Or c’est tout le contraire qui est arrivé. General Electric se trouve dans une situation de déconfiture, avec un endettement colossal. Lire la suite.

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